Le 13 avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré sur son compte X : « Le président Macron se trompe gravement lorsqu’il continue de promouvoir l’idée d’un État palestinien au cœur de notre pays ». Il accuse par ailleurs le président français de promouvoir un projet qui, selon lui, viserait « la destruction d’Israël ».
Cette sortie intervient après que le président français a évoqué, lors d’un entretien télévisé, la possibilité pour la France de reconnaître un État palestinien dès juin 2025, à l’occasion d’une conférence coorganisée avec l’Arabie saoudite à l’ONU. Une déclaration qui a provoqué des remous dans le camp présidentiel, notamment dans les rangs des défenseurs les plus acharnés de l’État israélien, parmi lesquels la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
Benjamin Netanyahou rejette l’initiative du chef d’État français, affirmant qu’elle compromettrait l’existence même d’Israël. Il a ironisé en comparant la situation à celle de territoires français comme la Corse ou la Nouvelle-Calédonie, soulignant que leur indépendance ne menacerait pas la France, contrairement à un État palestinien qu’il juge hostile. « Nous n’accepterons pas de leçons de morale », a-t-il martelé, dénonçant des « illusions déconnectées de la réalité ».
Un contexte de tensions bilatérales
Les relations entre la France et Israël se sont dégradées ces derniers mois, notamment en raison de divergences sur la gestion du conflit israélo-palestinien. Emmanuel Macron, en quête d’un rôle diplomatique accru au Moyen-Orient après son échec en Ukraine, a insisté sur « le droit légitime des Palestiniens à un État », tout en prônant la sécurité d’Israël. Il a proposé que la reconnaissance d’un État palestinien s’inscrive dans un cadre régional, incluant une reconnaissance mutuelle par les pays arabes. Cette nuance, toutefois, n’a pas apaisé les critiques israéliennes.
L’échange a pris une tournure personnelle lorsque Yair Netanyahou, fils du Premier ministre, a publié un message insultant à l’adresse de Macron : « Va te faire voir ! ». Benjamin Netanyahou a publiquement désavoué le ton de son fils, tout en défendant son droit à exprimer une opinion. Cet incident, bien que marginal, a amplifié la résonance médiatique de la querelle.
Cette passe d’armes illustre les défis d’une diplomatie française confrontée à des résistances, tant en Israël qu’en interne. Tandis que les tensions régionales persistent, le fossé entre Paris et Tel-Aviv semble se creuser, alors que Paris peine également à dialoguer avec Alger.