France

Nice : Christian Estrosi veut diviser par deux le nombre de logements Airbnb

Lors d’une conférence de presse organisée à l’hôtel de ville, le maire de Nice, Christian Estrosi, a présenté le 8 avril une série de mesures visant à lutter contre la prolifération des locations meublées via la plateforme Airbnb.

Partant du constat que sa ville n’est pas «une station balnéaire», le maire de Nice, Christian Estrosi, a présenté, lors d’une conférence de presse organisée le 8 avril à l’hôtel de ville, une série de mesures visant à réduire de moitié le nombre d’Airbnb à Nice.

«Nous ne sommes pas une station balnéaire, nous sommes une grande ville d'actifs, de familles, d'industries. On ne peut plus tolérer de compter 13 600 annonces de meublés touristiques», a déclaré Estrosi devant les journalistes ainsi que des représentants des professionnels du tourisme et de l’hôtellerie.

Selon le maire de Nice, la prolifération des locations meublées dans sa ville pose un problème de concurrence déloyale pour les professionnels et entraîne une hausse des loyers pour les particuliers, qui peinent à se loger en ville.

Les autorisations provisoires passent de 6 à 3 ans

Selon Christian Estrosi, la ville de Nice ne doit pas être occupée pendant six mois par an par des touristes. Cela explique cette nouvelle réglementation, qui sera soumise au vote du conseil municipal en mai 2025 pour une entrée en vigueur annoncée dès l’automne.

Première mesure phare du plan de la mairie : la réduction de la durée des autorisations provisoires, qui passent de 6 à 3 ans, non renouvelables. La durée annuelle maximale de location touristique d’une résidence principale passe de 120 à 90 jours.

Les propriétaires devront produire un diagnostic de performance énergétique ainsi qu’une déclaration sur l’honneur attestant du respect du règlement de copropriété.

La mairie maintient le principe de compensation visant à limiter la transformation de logements classiques en meublés touristiques. Cette mesure sera appliquée dès le premier logement pour les propriétaires personnes morales, et dès le second logement ou à l’issue de la durée de validité de l’autorisation pour les personnes physiques.

Enfin, la mairie de Nice annonce la pérennisation de la location mixte en faveur du logement étudiant. Une mesure qui a permis, selon le maire de Nice, de loger 150 étudiants à travers un système innovant associant neuf mois de location étudiante à trois mois touristiques estivaux.

Mise en place de quotas

Selon la mairie de Nice, 6 % du parc immobilier est proposé à la location meublée via des annonces sur les plateformes numériques, soit 13 692 annonces. En comparaison, dans d’autres grandes villes comme Paris et Marseille, ce pourcentage ne dépasse pas les 3 %.

L’objectif des autorités municipales est de réduire ce chiffre de moitié. Pour ce faire, des quotas seront mis en place dans 39 quartiers où les annonces de locations touristiques sont plus nombreuses. Une fois le quota annuel atteint, aucune autorisation ne sera plus délivrée pour les appartements situés dans les quartiers dits «tendus».

La mairie promet que ces autorisations seront accordées de manière équitable et transparente via une plateforme numérique, avec des candidatures ouvertes à dates fixes.

Les professionnels de la location touristique dans le viseur d’Estrosi

Lors de la présentation de son plan de régulation, le maire de Nice a affirmé qu’il «ne laissera pas les Niçois empêchés de vivre à Nice». Selon Estrosi, les investisseurs professionnels détiennent, dans certains quartiers comme le Vieux-Nice ou la Promenade des Anglais, jusqu’à 70 % des logements touristiques, ce qui entraîne une raréfaction de l’offre de logements classiques et, en conséquence, une hausse des prix de l’immobilier.

Ces mesures visent cette pratique professionnelle et «non pas les petits propriétaires qui doivent pouvoir compter sur ce complément de revenus», a déclaré Christian Estrosi.