France

Bilan d'actions du ministère de l'Intérieur : «six mois de combat» selon Bruno Retailleau

Bruno Retailleau a dressé le bilan de «six mois de combat», depuis sa nomination le 23 septembre 2024. Contrôle de l’immigration, «piège» du narcotrafic, continuum de sécurité, «villes de sécurité renforcée», «Beauvau des polices municipales» : autant de thèmes qui ont jalonné… son parcours du combattant.

En France, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, et François-Noël Buffet, ministre délégué, ont présenté, lors d’une conférence de presse ce 10 avril, un bilan de leur action depuis six mois, en présence des directeurs de la Gendarmerie nationale, de la Police nationale et de la Sécurité civile.

Bruno Retailleau a qualifié cette période de « six mois de combat », insistant sur la volonté de rompre avec une gestion purement réactive des crises.

Selon lui, le ministère de l’Intérieur doit conjuguer urgence et endurance, d’où un changement de méthode structuré autour de trois axes : maîtrise de l’immigration, lutte contre la criminalité organisée et sécurisation du quotidien.

Reprendre le contrôle de l’immigration

Retailleau a détaillé une stratégie migratoire qui articule les échelles nationale, européenne et internationale. L’accent est mis sur le démantèlement des réseaux de passeurs. Une cellule interministérielle d’échange de renseignements a été créée à cet effet, associant les services des ministères de l’Intérieur, des Armées et de l’Économie.

« Piège » du narcotrafic

Le ministre a mis en avant la proposition de loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », présentée le matin même en Commission mixte paritaire. Ce texte, selon lui fondamental, prévoit de nouveaux outils juridiques pour lutter contre le trafic de drogue. Un accord a été trouvé entre députés et sénateurs, ouvrant la voie à une adoption définitive d’ici fin avril. Dans cette dynamique, l’État-major national de lutte contre la criminalité organisée sera installé à Nanterre dès la fin du mois.

Autre mesure concrète : le dispositif « Villes de sécurité renforcée », lancé en février, misant sur une meilleure coordination entre police et gendarmerie dans les zones urbaines et périurbaines.

Sécurité pensée à l’échelle locale

L’idée maîtresse du ministère est de redonner du pouvoir d’action aux acteurs de terrain. Chaque département a ainsi élaboré un plan de sécurité du quotidien remis au ministère mi-janvier. Ces plans sont construits en collaboration entre préfets, forces de sécurité et autorités locales.

La logique de « continuum de sécurité » entre maires, policiers municipaux, bailleurs et agents de sécurité privés a été renforcée avec le lancement du Beauvau des polices municipales, sous l’égide de François-Noël Buffet. Un texte de loi en ce sens devrait être présenté avant l’été.

Dans cette perspective, 57 nouvelles brigades de gendarmerie seront créées en 2025, dans le cadre du « plan 239 brigades ».

En résumé, sous le vernis d’un bilan semestriel de routine, la conférence de presse de Bruno Retailleau résonne plutôt comme un moment de communication politique, visant à donner une cohérence à ses propres « prouesses » à la tête du ministère depuis septembre 2024.