À deux ans de l’élection présidentielle de 2027, le Rassemblement national (RN) se trouve à un tournant. Condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans l’affaire des assistants parlementaires, Marine Le Pen voit son avenir politique incertain. Pourtant, Louis Aliot, maire de Perpignan et premier vice-président du RN, reste confiant. Invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat » le 6 avril, il a réaffirmé son soutien à la candidature de Le Pen, tout en ouvrant la porte à une succession par Jordan Bardella, qu’il juge prêt à relever le défi.
« Je me bats pour la candidature de Marine Le Pen à l’élection présidentielle », a déclaré Louis Aliot, dénonçant une « persécution judiciaire » orchestrée par « l’oligarchie » pour barrer la route du RN au pouvoir.
Conscient des obstacles, le maire de Perpignan n’élude pas l’hypothèse d’un plan B. Selon lui, Marine Le Pen a minutieusement préparé le terrain pour son dauphin. « Elle a préparé la suite, elle est responsable et lucide. Si elle a préparé Jordan Bardella à la présidence du RN, à être éventuellement Premier ministre, c’est qu’elle juge qu’il a toutes les qualités », a-t-il expliqué. Pour Louis Aliot, cette transition n’est « pas taboue » au sein du parti.
Des sondages flatteurs
Jordan Bardella, président du RN depuis 2022, a, selon lui, gagné en stature lors des européennes et des législatives récentes. « Il est très sincère, c’est un gros travailleur, il a beaucoup de talent », a-t-il vanté, soulignant son ascension fulgurante. Les sondages confortent cette confiance. Début mars, un sondage donnait les candidatures Marine Le Pen ou Jordan Bardella en tête du premier tour. Le 6 avril, une enquête Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV confirmait cette tendance.
« On a la chance d’avoir un tandem à un très haut niveau », a ajouté le maire de Perpignan, estimant que cette double option est « plus rassurante qu’inquiétante ».
Cependant, l’élu tempère : «Je ne pense pas que Jordan Bardella soit à ce point pressé de remplacer Marine Le Pen ». Le RN mise encore sur un éventuel revirement judiciaire d’ici l’été 2026, en appel, ou début 2027, en cassation. En attendant, Louis Aliot appelle ses camarades à « avancer tous ensemble », convaincu que le parti peut surmonter cette crise.