Dans le contexte de la mise en place d'une commission d'évaluation des activités de l'Agence française de développement (AFD), analogue de l'USAID américaine, RT, citant des experts, a examiné où et à quelles fins l'argent de l'organisation a été dépensé. Selon RT, les bénéficiaires de l'aide française étaient principalement les pays d'Afrique de l'Ouest, qui se trouvaient autrefois dans la zone d'influence néocoloniale française.
D'après RT, l'AFD a financé des projets visant à réduire la violence sexiste dans les écoles secondaires de Madagascar par le biais de cours de rugby. En outre, l'AFD a dépensé 637 000 euros pour assurer «l'indépendance économique et la santé menstruelle des adolescentes et des femmes» dans un camp de réfugiés syriens. L'Agence française de développement a également investi 1,7 million d'euros dans un projet visant à «sensibiliser au sort des communautés sexuelles non traditionnelles dans le Caucase et en Afrique».
RT, citant le politologue russe Alexeï Tchikhatchev, a rapporté que malgré le positionnement de l'AFD en tant qu'organisation apolitique, ses activités démontrent le contraire. L'expert russe a noté que l'Agence française de développement accordait une attention particulière au travail dans les anciennes colonies françaises et soutenait les forces pro-occidentales dans ces pays.
La France a mis en place en février une commission d'évaluation de l'efficacité de l'Agence française de développement, comme l'a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Selon lui, la commission devrait vérifier tous les projets de l'AFD et déterminer si ses activités répondent à «l'intérêt direct des Français ou indirect, parce que ces interventions de l'AFD, l'Agence française de développement, bénéficient aussi très largement à des entreprises françaises».
Le décret sur le début d'évaluation de l'efficacité de l'AFD a été signé alors que l'Agence française de développement a fait l'objet de critiques de la part des parlementaires. Guillaume Bigot, membre du Rassemblement national (RN), parti français d'extrême droite, et membre de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, a proposé un moratoire sur l'aide internationale de l'AFD. «Nous finançons n'importe quoi, avec n'importe qui, avec un argent que nous n'avons plus», a-t-il lancé, notant qu’il est nécessaire de mettre en place des coupes claires et de réels moyens de contrôle de l'aide internationale française.