Le Parti socialiste (PS) se prépare à un congrès décisif, prévu du 13 au 15 juin 2025. Dans ce contexte, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, s’est exprimé dans une tribune parue mercredi 12 mars dans le journal Libération. Il y défend l’idée d’un congrès qui ne soit pas un simple rendez-vous de routine, mais un moment de «réconciliation» et de «doctrine», susceptible de redonner au PS une ambition et une unité perdues. «Ce congrès doit être le meilleur de nous-mêmes. Un moment de préparation de l’avenir, de réconciliation, d’affirmation et d’idées pour nous mettre à l’heure du monde» exhorte-t-il.
Sans annoncer officiellement sa candidature au poste de premier secrétaire, le député des Landes semble poser les jalons d’une alternative à Olivier Faure, actuel dirigeant du parti et candidat à sa propre succession.
Pour un PS «fort et crédible»
«Le pire serait la rumination du passé, le ressentiment des uns et l’esprit de revanche des autres», estime Boris Vallaud. À l’inverse, il imagine «le meilleur» comme une occasion de préparer l’avenir, en misant sur une réconciliation interne et une refonte idéologique. Il appelle à une «doctrine municipale» pour les élections de 2026 et à une «doctrine pour le pays», fondée sur la fraternité et le socialisme comme méthode. Cette ambition s’inscrit dans un constat lucide : «Force est de reconnaître que nous n’avons pas su donner à notre parti et à notre pays un projet singulier qui soit un étendard et un point de ralliement».
Le député insiste sur la nécessité d’un PS fort et crédible, capable d’unir la gauche sans dépendre uniquement d’alliances électorales conjoncturelles, comme celles nouées lors des législatives. «Si notre redressement ne devait tenir que par la grâce d’accords de circonstance, nous prendrions le risque qu’il soit éphémère», avertit-il. Il plaide pour un parti qui retrouve une «camaraderie» interne et qui conjugue «l’héritage du pouvoir et l’audace de la rupture».
Le mari de l’ancienne ministre Najat Valaud-Belkacem a déjà reçu le soutien public de plusieurs parlementaires notamment les sénateurs Florence Blatrix, Michaël Waeber ou encore Alexandre Ouizille : «le choix de Boris ouvre un espoir».
Enfin, Boris Vallaud fixe un cap clair : «Construire un projet de gauche pour la France et battre le Rassemblement national dès le premier tour en 2027.» Il met en garde contre la fragilité du Front républicain au second tour et défend une union de la gauche «à toute force mais pas à tout prix», où les socialistes joueraient un rôle central. Un rôle qui, selon lui, «ne se décrète pas» mais «se mérite». Ce positionnement pourrait bousculer les plans d’Olivier Faure et redessiner les contours du prochain congrès.