France

Menacée de mort, la députée Sabrina Sebaihi reçoit la photo d’un couteau ensanglanté

La députée écologiste des Hauts-de-Seine et récemment vice-présidente du groupe d’amitié Algérie-France, Sabrina Sebaihi, a annoncé dans une interview accordée au média Le Courrier de l’Atlas, le 9 mars, être la cible d’insultes racistes et de menaces de mort en raison de son engagement politique.

Dans une longue interview publiée le 9 mars par Le Courrier de l’Atlas, la députée écologiste des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebaihi, a déclaré être menacée de mort en raison de son engagement pour la reconnaissance de la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 comme un «crime d’État».

Récemment nommée vice-présidente du groupe d’amitié Algérie-France au Parlement français, la députée a souligné la nécessité d’un apaisement des relations entre les deux pays, d’où son engagement sur les questions mémorielles liées à la colonisation. Elle a rappelé qu’un Français sur quatre a un lien direct ou indirect avec l’Algérie et a plaidé pour un retour à la diplomatie, à la discrétion et au respect mutuel.

Insultes racistes et menaces de mort

«J’ai reçu un courrier menaçant, affirmant que des représailles seraient engagées contre moi et les députés favorables à cette reconnaissance. J’ai déposé plainte. J’ai aussi reçu une photo d’un couteau ensanglanté…», a déclaré Sabrina Sebaihi.

Elle a ajouté qu’elle était traitée de «cinquième colonne», de «traître» et qu’elle recevait des menaces de mort : «On me dit que je ne suis pas française, que je mérite la peine de mort, que certains viendront jusqu’à l’Assemblée nationale.»

La crise avec l’Algérie

Interrogée sur la crise actuelle avec l’Algérie, qu’elle attribue à une politique visant à instaurer un rapport de force prôné par le ministre de l’Intérieur, Sabrina Sebaihi a déclaré : «Sa posture est marquée par la xénophobie et un racisme décomplexé. On croirait qu’il pense encore que la France gouverne l’Algérie… Il instrumentalise cette relation pour servir ses ambitions politiques, notamment en vue de la présidentielle de 2027.»

Elle a ajouté que, dans le cadre du groupe d’amitié Algérie-France, elle prévoit de se rendre en Algérie avec d’autres députés et sénateurs pour commémorer les massacres du 8 mai 1945. «Ce jour-là, alors que la victoire des Alliés sur le nazisme était célébrée, la répression par les forces françaises d’une manifestation à Sétif a fait des milliers de morts», a-t-elle expliqué.