La question du renforcement des capacités militaires de la Pologne a été au cœur d’une allocution du Premier ministre Donald Tusk devant la Diète (chambre basse du Parlement). Évoquant la nécessité d’accéder aux technologies les plus avancées, il a affirmé que son gouvernement ne reculerait devant aucune critique pour assurer la sécurité nationale. Il a par ailleurs confirmé des discussions en cours avec la France sur un projet de bouclier nucléaire. «Tout ce qui favorisera le renforcement de nos capacités de défense sera mis en œuvre et utilisé. Nous menons des discussions sérieuses avec les Français sur leur projet de parapluie nucléaire», a-t-il souligné.
Donald Tusk a également indiqué que les autorités polonaises allaient étudier la possibilité de retirer la Pologne de la Convention d'Ottawa, qui interdit la production, le stockage et l'utilisation des mines antipersonnel, ainsi que de la Convention de Dublin sur les armes à sous-munitions.
Le président français Emmanuel Macron a abordé la question de la dissuasion nucléaire dans son discours prononcé le 5 mars, mettant en garde contre les menaces pesant sur l’Europe, et plus particulièrement la France. Il a toutefois précisé que cette initiative ne venait pas uniquement de lui, mais répondait également à la proposition du chancelier allemand : «Répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand [Friedrich Merz], j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen.»
Le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part noté que le discours d'Emmanuel Macron faisait clairement allusion à un chantage nucléaire. D’après la diplomatie russe, Paris ambitionne de devenir le «patron» nucléaire de toute l'Europe en lui fournissant son propre «parapluie nucléaire» dans le but de remplacer, au moins en partie, le bouclier américain. Cependant, il a été indiqué que le potentiel des forces nucléaires françaises n'est pas comparable à celui des États-Unis. La France ne dispose que de 56 ogives nucléaires, alors que les États-Unis en ont 898.