«Boualem Sansal, c’est l’honneur de la France. C’est un Français emprisonné en Algérie sans raison. Comment peut-on accepter cela? Il doit être élevé au grade d’ambassadeur de la Francophonie pour le protéger», a déclaré Sébastien Chenu, Vice-Président du Rassemblement national (RN), sur Sud Radio le 5 mars, prolongeant les débats animés de la veille en commission des Affaires étrangères.
Une controverse a éclaté ce 4 mars lorsque les députés de La France insoumise (LFI), des Écologistes et du Parti socialiste (PS), réunis sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP), se sont abstenus lors du vote d’une proposition de résolution européenne réclamant «la libération immédiate et inconditionnelle» de Boualem Sansal, détenu depuis mi-novembre 2024. Portée par la députée Renaissance Constance Le Grip, cette résolution condamne «la détention arbitraire de Boualem Sansal» et souligne «l’âge avancé et la santé fragile» de l’écrivain, exigeant sa libération «par respect du droit».
Le scrutin, tenu à main levée après près de trois heures de débats, a mis en lumière une fracture: les élus du centre, de la droite et du RN ont soutenu le texte, tandis que le NFP a opté pour l’abstention. Olivia Grégoire, députée macroniste, a fustigé cette position: «Quand LFI et EELV s’abstiennent, nous prenons nos responsabilités».
De son côté, le député insoumis Sébastien Lachaud a défendu l’abstention de son groupe sur X: «Nous demandons la libération de Sansal, mais combattons fermement ses idées réactionnaires et sa proximité avec l’extrême droite. L’intérêt soudain des macronistes est une instrumentalisation pour tendre les relations avec l’Algérie».
Atteint d’un cancer, Boualem Sansal est emprisonné dans des conditions jugées alarmantes par ses soutiens. Son arrestation intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger, exacerbées depuis la reconnaissance par la France de la «marocanité» du Sahara occidental.