En déplacement officiel à Lisbonne les 27 et 28 février 2025, Emmanuel Macron a profité de cette première visite d’un président français au Portugal depuis plus de 25 ans pour vanter sa vision d’une Europe souveraine.
Face à l’imprévisibilité de Donald Trump, notamment sur la question ukrainienne et les droits de douane, le chef de l’État a appelé les Européens à «retrouver (le) goût du risque, de l’ambition et de la puissance». «Je ne suis pas pour la vassalisation heureuse», a-t-il déclaré lors d’une rencontre dans un incubateur de start-up. Il s’en est par ailleurs pris à ceux qui prônent une Europe docile : «Je vois plein de gens dire "on va devoir être gentils avec les Américains, courber l’échine". La réponse n’est pas dans une soumission».
Ce discours intervient dans un contexte diplomatique chargé. Lundi, Emmanuel Macron était à la Maison Blanche pour tenter de peser dans les négociations russo-américaines sur l’Ukraine, avant un sommet à Londres le 2 mars avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, en présence des dirigeants de plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, la Turquie, ainsi que de l’OTAN et de l’Union européenne.
Les propos d’Emmanuel Macron ont trouvé un écho au Salon de l’Agriculture à Paris où son prédécesseur François Hollande, devenu député, a déclaré, de manière plus directe: «La négociation avec Trump n’est pas possible tant qu’il n’y a pas de rapport de force. Il ne comprend que cela. Il faut le toucher là où ça fait mal».
Alors que Paris et Bruxelles ont été écartés des négociations par Washington et Moscou, les dirigeants européens tentent de reprendre un peu la main. Au Portugal, le président français a au moins pu compter sur les compliments du Premier ministre, Luis Montenegro, qui a loué son «travail remarquable» pour la paix en Ukraine.