Le Parti socialiste (PS) s’apprête à vivre un congrès décisif en juin 2025, un rendez-vous qui pourrait redessiner son avenir politique. Olivier Faure, à la tête du parti depuis 2018, remet son mandat en jeu dans un contexte de divisions profondes. Alors qu’il défend l’union avec le Nouveau Front populaire (NFP), ses opposants internes s’organisent pour imposer une alternative, dénonçant une stratégie trop alignée sur La France insoumise (LFI).
Historiquement, aucun premier secrétaire en exercice n’a été renversé lors d’un congrès sous la Ve République, un avantage dont Faure pourrait bénéficier. Fort de son expérience tactique, il ambitionne de clarifier la ligne du PS avant la présidentielle de 2027, dans laquelle il espère peser.
Olivier Faure, un sortant favori face à des concurrents à l’affut
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure devrait pouvoir compter sur le soutien des dissidents de La France Insoumise regroupés dans le groupe L’Après, l'Association pour une République écologique et sociale. Parmi eux, les députés Alexis Corbière et Clémentine Autain ainsi que d’autres personnalités exclues de LFI. Le militant historique de gauche Gérard Filoche entend ainsi faire peser cette ligne lors du congrès pour maintenir les socialistes dans le NFP.
Face à Olivier Faure et ses soutiens, Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, mènent la fronde. La première n’exclut pas d’être candidate, tandis que le second, défait lors d’un duel serré et contesté en 2023, insiste sur un rôle «actif et collectif» pour éviter un nouveau choc frontal. Ces figures, soutenues par des courants minoritaires et des élus locaux comme la présidente de la région Occitanie Carole Delga ou l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, souhaitent une rupture avec LFI et un retour à une social-démocratie plus affirmée.
Certaines personnalités longtemps proches d’Olivier Faure pourraient également être tentées de se lancer dans la bataille à l’image de Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée. Les noms des députés Philippe Brun et Jérôme Guedj sont aussi évoqués ainsi que celui du maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane. Ceux-ci pourraient par ailleurs chercher du soutien du côté de l’ancien président François Hollande, devenu député et tenant d’une rupture avec LFI.