Les ennuis judiciaires de Gérard Depardieu s’accumulent. Alors qu’il doit être jugé en mars 2025 pour agressions sexuelles et qu’il est mis en examen pour viols, accusations qu’il nie, le célèbre acteur français de 76 ans est désormais visé par une enquête pour fraude fiscale aggravée et blanchiment d’argent, ouverte en février 2024 par le Parquet national financier (PNF).
Selon Mediapart, cette investigation, confiée à la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale (BNRDF) et à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), porte sur des faits remontant à 2013.
Une domiciliation en Belgique contestée
L’appareil judiciaire soupçonne Gérard Depardieu d’avoir fictivement domicilié sa résidence en Belgique pour échapper à l’impôt français, notamment à la taxe de 75 % sur les hauts revenus instaurée sous la présidence de François Hollande.
L’affaire a pris une tournure concrète le 11 février 2025 avec des perquisitions et auditions menées en France et en Belgique, dans le cadre d’une coopération judiciaire européenne. Ces opérations ont ciblé des proches soupçonnés d’avoir aidé l’acteur dans son expatriation à Néchin, un village belge proche de la frontière française, connu pour attirer de riches exilés fiscaux. Dès décembre 2012, l’acteur avait publiquement annoncé son départ, critiquant une fiscalité qu’il jugeait punitive. «Je pars parce que vous considérez que le succès doit être sanctionné», avait-il lancé dans une lettre ouverte.
La justice française met en doute la réalité de cette domiciliation. À Néchin, sa villa «White Cloud», achetée 1,2 million d’euros, aurait été transformée en chambres d’hôtes louées à des touristes, tandis que des témoignages affirment qu’il y séjournait rarement. L’annonce de location peut d’ailleurs être consultée sur le site de location TripAdvisor.
Jérémie Assous, l’avocat de Gérard Depardieu, dément toute irrégularité et a déclaré dans un communiqué de presse : «l’administration fiscale n’a rien prouvé depuis des années. Cette procédure pénale n’aboutira pas davantage».