France

Menace djihadiste en France : le procureur national antiterroriste tire la sonnette d’alarme

Le procureur national antiterroriste, Olivier Christen a mis en garde sur la menace djihadiste en France au cours d’un entretien accordé à la télévision le 11 février. Il a notamment évoqué l’augmentation des procédures et le rajeunissement des profils des personnes mises en examen.

«Le 7 octobre a créé une déflagration et ce renforcement de tensions au Proche-Orient a eu un impact». Sur le plateau de BFM TV, Olivier Christen, procureur national antiterroriste, s’est inquiété d’une «recrudescence de l’attrait vers cette propagande terroriste».

Le magistrat a par ailleurs dénoncé une menace et appelle à une vigilance accrue et à une adaptation des stratégies de lutte contre le terrorisme, mettant en lumière les défis posés par la radicalisation des jeunes et le retour des anciens détenus.

Des procédures en hausse et des profils plus jeunes

Moins de trois semaines après la dernière attaque djihadiste sur le sol français le 25 janvier 2025 à Apt dans le Vaucluse, le procureur national antiterroriste a pointé du doigt une hausse de 70% des procédures ouvertes en 2024 par rapport à l'année précédente. Il souligne également un phénomène inquiétant : le rajeunissement des mis en examen pour faits de terrorisme. Olivier Christen souligne par ailleurs que 15 des 16 personnes mises en examen dans le cadre des «neuf attentats déjoués en 2024» avaient moins de 22 ans, et d’évoquer des signalements venus de l’Education nationale. 

Une tendance à la radicalisation précise qu’il relie au caractère «endogène» de la menace terroriste, c’est-à-dire que celle-ci émane de la population nationale.

Olivier Christen estime que face à la montée de ce phénomène, il est nécessaire de renforcer la prévention, la surveillance et la réinsertion des détenus. Il cible notamment internet et les réseaux sociaux.

Le magistrat rappelle en outre la nécessité d'une coopération renforcée entre les services de renseignement et les forces de l’ordre ainsi qu’une détection précoce des «signes de radicalisation», estimant que la réponse ne peut être uniquement sécuritaire.