C’était l’une des perquisitions emblématiques menées grâce à l’état d’urgence décrétée suite aux attentats du 13 novembre. Une vaste opération de police avait visé mercredi une mosquée présentée comme salafiste à Lagny-sur-Marne, entraînant la fermeture du lieu de culte.
Ce dimanche, le préfet de Seine-et-Marne a indiqué que la police avait découvert et saisi «des munitions de calibre 7,62, munitions pour arme de guerre de type kalachnikov, ainsi que des vidéos de propagande» du groupe jihadiste Etat islamique. Par ailleurs, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, un revolver et des document sur le jihad avaient alors été découverts chez des dirigeants de la mosquée.
Des déclarations en contradiction avec celle du président de l'Association des musulmans de Lagny-sur-Marne, Mohammed Ramdane, qui avait dit, mercredi, sa surprise de voir les locaux fermés, en affirmant qu'«on n'a rien trouvé». «On n'a rien caché, on ne cache rien», avait-il assuré.
Suite à ces perquisitions, 22 interdictions de sortie du territoire avaient été initiées, ainsi que «neuf mesures d'assignation à résidence d'individus radicalisés».
Tout aussi inquiétant, le préfet a confirmé la découverte d’une madrassa (école coranique) non déclarée. «Des installations propres à l'exercice d'un enseignement pour enfants, du mobilier, du matériel pédagogique» ont été découverts a précisé le représentant de l’Etat qui a parlé de «disques de chants religieux à la gloire des martyrs du djihad liés à l’organisation terroriste Jabhat Al Nosra», la branche syrienne d'Al-Qaïda.
Le tout alors que, selon le préfet, «aucune demande d’ouverture d’une école privée n’a été déposée» et que la construction d’une école coranique «n’a aucunement été validée par le préfet».
La fermeture de la salle de prière de Lagny était la troisième décidée par les autorités depuis l'instauration de l'état d'urgence, après celles de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et de L'Arbresle (Rhône), la semaine précédente.