«Six socialistes ont voté avec nous la censure du gouvernement à l'Assemblée nationale. [...] Ce ne sont pas eux nos ennemis. Nos ennemis ce sont leurs chefs.»
Le 5 février, lors d’une allocution publique à Angers dans le Maine-et-Loire, le fondateur de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon s’en est pris à ses alliés socialistes du Nouveau front populaire (NFP) qui n’ont pas voté la censure du gouvernement Bayrou quelques heures plus tôt.
De son côté, à la sortie de l’hémicycle du palais Bourbon, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure avait rappelé qu’il «n’y a dans le Front populaire aucun chef et Jean-Luc Mélenchon n’est pas le chef du Front Populaire», dénonçant un «numéro de claquettes» de la part des Insoumis.
Une polémique s'en est suivie, alimentée par un montage réalisé par la communication de LFI dénonçant une supposée «alliance» entre le Rassemblement national (RN) et le PS.
Le NFP, «si on l’étrique, si on enlève des gens, on perd, on condamne la France» a de son côté défendu la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sur le plateau de BFM TV, estimant «surmontable» les désaccords entre LFI et le PS. Quant à eux, les communistes, qui ont voté la motion de censure, ne se sont pas prononcés sur ces conflits au sein du NFP.
Le gouvernement Bayrou en sursis
Les deux motions de censure présentées par les Insoumis ont largement échoué, rassemblant seulement 128 voix pour la première concernant le Projet de loi de finance (PLF) et 122 voix pour la seconde concernant le Projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS).
Le gouvernement était passé en force, afin de faire adopter sans vote le budget de l’État pour 2025 ainsi que la première partie du budget de la Sécurité sociale, via le recours à l'article 49.3 de la Constitution.
Dans la soirée du 5 février, le Premier ministre François Bayrou a par ailleurs une nouvelle fois engagé la responsabilité du gouvernement en déclenchant le 49.3 sur la deuxième partie du budget de la Sécurité sociale précisant que «cette partie, qui touche aux recettes, est absolument vitale».
La France insoumise (LFI) a annoncé dans la foulée déposer une troisième motion de censure. De son côté, le PS a annoncé qu'il allait déposer une motion de censure «spontanée», prévue par l’article 49.2 de la Constitution, afin de contester les propos de François Bayrou sur la «submersion migratoire».
Ces deux nouvelles motions de censure, qui pourraient être soumises au vote au cours de la deuxième semaine de février, n’ont que peu de chance d’être adoptées à une majorité de 289 députés.