France

«Le gouvernement Bayrou doit tomber» : LFI dépose deux motions de censure

Après l’annonce du double usage du 49.3 pour les projets de loi de finance par François Bayrou, La France Insoumise a déposé deux motions de censure. Le gouvernement ne devrait cependant pas être renversé faute de majorité.

«Double 49.3 : Le gouvernement Bayrou DOIT tomber. Mercredi on vote la censure». Dans un message posté sur son compte X, la présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a confirmé que son parti avait déposé deux motions de censure et qu’il entendait faire tomber le gouvernement Bayrou.

La députée s’est émue de ce nouveau passage gouvernemental par le mécanisme du 49.3 et a relevé qu’il s’agissait de la 26ème fois que l’exécutif avait recours à cette méthode depuis le début du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron en 2022.

Les Insoumis déplorent par ailleurs le renoncement des socialistes (PS) à voter la censure alors que le Rassemblement national (RN) ne votera également pas pour faire chuter le gouvernement.

 

Le NFP au point de rupture, le RN recule sur la censure

 

«le NFP est réduit d’un parti». Sur son blog, le fondateur des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a estimé que PS s’était exclu du Nouveau Front Populaire (NFP) en négociant avec le gouvernement et en renonçant à le faire tomber. Le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard a de son côté estimé sur le plateau de LCI : «quand on a été élu sur le programme du Nouveau Front populaire, on ne peut pas laisser passer un budget aussi dangereux et brutal que celui proposé par M. Bayrou».

Les écologistes, eux, voteront en faveur de la censure comme l’a expliqué la secrétaire nationale du mouvement Marine Tondelier au micro de RTL le 4 février : «le gouvernement a tellement censuré l’écologie dans le budget que je ne vois pas bien quel écologiste ne censurerait par le budget du gouvernement…». Les communistes voteront également la censure comme l'a annoncé le président du groupe André Chassaigne, dénonçant un budget «honteux» qui contraignait son groupe à voter la censure.

Du côté du Rassemblement national, le président du mouvement Jordan Bardella a annoncé que le groupe ne voterait pas en faveur d’une motion de censure justifiant : «dans la période actuelle, les Français ne tireraient pas profit d'une nouvelle forme d'instabilité qui pourrait avoir des conséquences lourdes pour l'économie».

L’eurodéputé a par ailleurs fait valoir des «victoires incontestables», citant notamment le renoncement de l’exécutif au déremboursement de médicaments ainsi que la baisse des tarifs de l’électricité.