France

François Bayrou aura bien recours au 49.3 pour le budget

Alors que le Premier ministre François Bayrou a annoncé qu’il aurait recours au 49.3 pour le budget 2025 le 3 février, les Insoumis voteront la censure tandis que le PS y a renoncé et que le RN n’a pas encore arrêté sa décision.

«Bayrou s'apprête dans les prochaines heures à déclencher deux 49.3 ! Dans la même journée, c'est inédit. Sur le budget de l'Etat et de la sécurité sociale». La vice-présidente de l’Assemblée nationale et députée La France Insoumise (LFI) Clémence Guetté a dénoncé le recours de l’exécutif à l’article 49.3 le 3 février, un mécanisme constitutionnel qui engage la responsabilité du gouvernement sans passer par un vote de l’Assemblée.

L’élue a par ailleurs affirmé qu’elle voterait la censure à l’instar de son groupe. Le gouvernement ne devrait cependant pas tomber car les députés socialistes (PS) ont renoncé à la censure tandis que le Rassemblement national (RN) n’avait pas arrêté son choix en milieu de journée.

Le Rassemblement national hésite, le PS renonce

Le député RN Laurent Jacobelli n’a pas tranché sur le plateau de BFM TV le 3 janvier tout en accablant le budget présenté par le gouvernement : «le budget Bayrou est terrible car il va ralentir la croissance et diminuer le pouvoir d'achat des Français». Contre le budget, l’élu n’a cependant pas tranché sur la volonté ou non de censurer le gouvernement : «nous ne voulons pas le chaos institutionnel mais la question de la censure se pose».

Son collègue Jean-Philippe Tanguy, préposé aux questions budgétaires, s’est lui prononcé pour la censure, mais à titre personnel. Le député RN de l’Ain Jérôme Buisson a lui annoncé que son groupe déciderait en milieu d’après-midi s’il voterait ou non la censure.
Les socialistes, eux, ont renoncé à censurer le gouvernement et le bureau politique a décidé à 59 voix contre 4 de ne pas voter la censure.

Le vote sur la motion de censure aura lieu le 5 février à l’Assemblée nationale. Même en cas de vote du RN, elle atteindra difficilement la moitié des suffrages nécessaire pour faire chuter le gouvernement. En additionnant les votes des Insoumis, des Ecologistes, des communistes et du RN, l’ensemble des voix s’élève à 250, loin des 289 nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Pour obtenir la censure il faudrait donc ajouter les voix des 23 députés du groupe Liot et des 16 députés ciottistes de l’UDR et ainsi compter 290 voix, ou alors compter sur des votes dissidents nombreux dans les rangs socialistes. Une hypothèse pas impossible mais hautement improbable.