«Aucune commune de France ne mérite d’avoir à sa tête un maire de La France Insoumise». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est exprimé ainsi à propos de l’élection municipale partielle qui a eu lieu le 26 janvier à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, et qui a vu le député de La France Insoumise Louis Boyard arriver en tête au premier tour avec près de 25 % des suffrages.
Le ministre de l’Intérieur a apporté son soutien à Kristell Niasme, candidate de son parti, Les Républicains (LR), arrivée en deuxième position. Il suggère de faire l’union «derrière elle» afin de «battre l’extrême gauche à Villeneuve-Saint-Georges». De l’autre côté de l’échiquier politique, la gauche aussi envisage l’union.
Contre le «chaos» et contre «le péril de la droite extrême et de l’extrême droite», les candidats appellent au rassemblement
«La liste PCF-EELV-PS est arrivée en 3ème position. Ce soir, nous appelons à l’ouverture de discussions pour protéger notre ville du péril de la droite extrême et de l’extrême droite et pour permettre enfin le changement demandé par les Villeneuvoises et Villeneuvois». A la publication des résultats, le député Louis Boyard a appelé les partis membres du Nouveau Front Populaire (NFP) et présents dans une liste commune à fusionner avec sa liste LFI pour le second tour des élections.
Le candidat âgé de 24 ans avait reçu un large soutien de son mouvement notamment du coordinateur national, Manuel Bompard, venu le soutenir lors d’une réunion publique alors que cette élection s’inscrit dans une stratégie municipale pour la formation créée par Jean-Luc Mélenchon.
A droite, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a appelé «les candidats de la droite et du centre à se rassembler derrière la candidate arrivée en tête», c’est-à-dire Kristell Niasme, et de mettre en garde contre «toute division qui permettrait la victoire de la LFI et du désordre».
La candidate des Républicains a obtenu 22,70% soit 954 voix, un peu moins de 100 bulletins de moins que Louis Boyard (LFI). En troisième position, la liste d’union des gauche a rassemblé un peu plus de 20 % des voix. En quatrième position, le maire sortant, divers droite a obtenu un peu plus de 15 % des suffrages alors que le candidat du centre (UDI, Modem, Renaissance) s’est placé en cinquième position avec un peu plus de 13 % des voix.
Les cinq premiers candidats ayant dépassé les 10 % peuvent se maintenir ou fusionner ce qui promet un second tour serré. Mathématiquement, le cumul des voix de droite doit permettre à ce camp de l’emporter, mais le caractère imprévisible du maire sortant rend une fusion incertaine.
Par ailleurs le rôle de l’abstention pourrait aussi peser alors que seulement un tiers de la population locale a voté au premier tour dans un territoire où les électeurs votent habituellement assez peu.