France

Taxe sur les retraites : le gouvernement fait déjà marche arrière

Le ministre de l’Économie Éric Lombard a écarté ce 23 janvier l’hypothèse d’une imposition supplémentaire sur les retraites avancée par la ministre du Travail deux jours plus tôt. L’ensemble des oppositions, ainsi que des voix au sein de la coalition au pouvoir, s'étaient opposés à une telle mesure.

«Nous ne souhaitons pas augmenter, encore une fois, les impôts des ménages que ce soit les retraités ou les salariés».

Ce 23 janvier, sur le plateau d'une matinale du service public, le ministre de l’Économie Éric Lombard a désavoué la proposition, avancée l'avant-veille par la ministre du Travail et de l’Emploi Astrid Panosyan-Bouvet. «On ne va pas augmenter les impôts des familles, on ne va pas augmenter les impôts des ménages» a-t-il par ailleurs assuré, et de préciser qu’il convenait de «baisser les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale parce que c’est cela qui a beaucoup augmenté».

Le ministre a également annoncé des taxes pour les grandes entreprises et même une «surtaxe» pour les très grandes entreprises, présentée comme devant perdurer «un an seulement». Une durée rabotée par rapport au précédent budget afin de «donner un signal de soutien de nos entreprises», a avancé Lombard. La taxe sur les «hauts revenus», envisagée par le gouvernement Barnier, devrait être maintenue sans être revue à la hausse.

Appelée «contribution différentielle sur les hauts revenus», «impôt minimum pour les hauts revenus» ou encore «contribution temporaire et exceptionnelle», celle-ci imposerait un taux d'imposition d'au moins 20% à toute personne bénéficiant d'un revenu fiscal de 250 000 euros, et ne concernerait que 24 300 foyers selon le gouvernement.

«Addiction à la dépense publique»

Les critiques des oppositions, du Rassemblement national (RN) à La France Insoumise (LFI), et même jusqu'au sein de la coalition au pouvoir dite du «socle commun» n'ont pas tardé. Dans la matinale de France Info, la sénatrice de Paris et porte parole du groupe Les Républicains (LR) à la Chambre haute, Agnès Evren a dénoncé une «addiction à la dépense publique».

Se félicitant de cette reculade du gouvernement, celle-ci a mis en avant le «manque de loyauté», le «coup de canif» dans le «contrat social» passé avec «toute une génération qui a travaillé toute sa vie» qu'aurait représenté cette taxation des retraités.

La veille, auprès de la chaîne Public Sénat, la sénatrice de l'Isère et vice-présidente LR Frédérique Puissat avait ainsi dénoncé au Palais du Luxembourg une mesure qui concernait les retraités gagnant à partir de 2 000 euros et d’interroger : «je ne suis pas sûr qu’on soit aisé à 2 000 euros» et de conclure : «ce n’est pas la piste que nous allons choisir […] s’agissant des retraités nous ne sommes pas du tout alignés avec cette position là».

L’ancien président LR, Éric Ciotti avait également battu le rappel en suggérant de faire des économies sur «le versement des prestations sociales pour les étrangers».