France

EN CONTINU : Les Républicains et le Front national dos à dos

Le premier tour des élections régionales sont terminées en France, et selon les premières estimations, le FN est en tête dans 6 régions sur 13 alors que les Républicains sont deuxièmes et le PS à la troisième place.

Mercredi 9 décembre

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle en 2012, ne donne pas de consigne de vote dans les régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Paca où la gauche est absente du second tour des élections régionales.

«Dans ces deux régions où il n'existe plus de vote de gauche possible, je me garderai bien de donner des consignes», déclare M. Mélenchon dans un entretien dont des extraits sont publiés mercredi sur le site internet du Monde. Dans les deux régions en questions, les électeurs auront le choix, dimanche, entre Christian Estrosi ou Marion Maréchal-Le Pen et entre Xavier Bertrand et Marine Le Pen. 

Face à ce choix, Jean-Luc Mélenchon se montre circonspect. «Plutôt la droite que le FN? A condition qu'il y ait une différence! Ce n'est pas à nous de la proclamer. Si M. Estrosi veut mériter des votes de gauche, c'est à lui de montrer qu'il est radicalement différent du FN et non pas identique comme beaucoup de gens le pensent dans nos rangs. Idem pour Xavier Bertrand», estime le leader médiatique du Front de Gauche.

Lundi 7 décembre

Pendant que la présidente du Front national, Marine Le Pen, s'exprimait sur France 3 et que le Premier ministre Manuel Valls était sur le plateau du 20h de TF1, le chef de file des Républicains Nicolas Sarkozy est intervenu sur France 2. Avec 26,89 % des voix obtenus au premier tour de l'élection régionale, il a tenu à rappeler que son parti était parmi les deux plus grandes formations du pays avec le Front national.

Alors que la ligne politique du «ni retrait, ni fusion» avec le Parti socialiste a été décidé par le bureau politique des Républicains cet après-midi, Nicolas Sarkozy a attaqué la politique menée par François Hollande, responsable selon lui du succès électoral du Front national.

Le président des Républicains a précisé que le Parti socialiste s'était retiré dans les régions où il est arrivé troisième mais pas dans toutes les régions, faisant allusion à la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne où Jean-Pierre Masseret, le tête de liste des socialistes a décidé de se maintenir au deuxième tour contre l'avis de son parti.

Marine Le Pen : «Si je suis élue présidente de région, je ferai le job jusqu'au bout.»

La présidente du Front national, forte de ses plus de 40% au premier tour des élections régionales, était ce soir l'invitée du journal de France 3. L'occasion de rappeler que son mouvement était parfaitement prêt à accéder aux responsabilités : «Les électeurs peuvent donner au FN les moyens de faire ses preuves.» 

Elle a fustigé à nouveau les critiques attaquant son mouvement sur son prétendu manque de crédibilité : «Je suis entourée de gens très compétents. Essayer le FN, c'est l'adopter.»

Elle en a également profité pour s'attaquer aux subventions données à certaines entreprises étrangères, rappelant qu'elle n'était pas «chargée du développement économique de la Roumanie ou de la Bulgarie». 

Quant à savoir si, une fois élue, elle se consacrerait à son nouveau poste malgré une campagne présidentielle qui arrive à grands pas, Marine Le Pen a tenu à rassurer ses électeurs : «Si je suis élue présidente de région, je ferai le job jusqu'au bout. On me connaît pour cela.»

La CGT cadres (UGICT) a estimé lundi que la percée du Front national au premier tour des élections régionales est liée à «la rupture du lien social» et appelé à «réhabiliter la démocratie dans l'entreprise et la cité».

«Les résultats des élections régionales illustrent la faillite des politiques d'austérité et des logiques de financiarisation», a affirmé l'UGICT dans un communiqué.

Il l'avait annoncé, il a tenu parole. Contre l'avis du parti socialiste, Jean-Pierre Masseret a déposé, ce lundi après-midi, en Préfecture de Strasbourg sa liste pour le deuxième tour. «La liste a été déposée», a brièvement commenté à sa sortie de la préfecture la députée (PS) Paola Zanetti. «Plus vous essayez d'éviter le Front national et plus vous le renforcez. La démocratie, c'est de savoir exprimer, non pas ce qu'on ne veut pas, mais un choix pour construire son avenir», a ajouté la numéro 1 de la liste en Moselle.

Jean-Pierre Massenet devrait donc maintenant perdre son investiture PS, mais risque surtout d'ouvrir un boulevard à Florian Philippot arrivée en tête des voix dans la région. Les chances de l'emporter pour Jean-Pierre Massenet sont en effet pratiquement nulles. Avec 16,11% des suffrages exprimés, le président sortant du conseil régional de Lorraine a réalisé dimanche soir le plus mauvais score du PS au premier tour, loin derrière Florian Philippot (FN, 36,06%) et la droite (25,83%). 

La droite pourrait toutefois profiter d'un report des voix des électeurs de la gauche souhaitant faire barrage au FN. Certains membres de la liste PS ont même d'ores et déjà annoncé qu'il voteraient pour le candidat Les Républicains Philippe Richert.

Comme souhaité par Nicolas Sarkozy et le bureau politique, mais contrairement à ce qu'on souhaité certains ténors des Républicains comme Nathalie Kosciusko-Morizet ou Jean-Pierre Raffarin, la stratégie du «ni ni» semble se dessiner à droite. 

Ainsi, la liste de Dominique Reynié pour le deuxième tour des régionales en Midi-Languedoc a été déposée lundi en Préfecture. «C'est parti, c'est imprimé, c'est déposé», a déclaré Dominique Reynié, selon lequel «rien, à moins peut-être d'un tremblement de terre», ne pourrait le faire reculer.

Avec 18,84% des suffrages au premier tour, Dominique Reynié a 13 points de retard sur le FN, et six points sur la liste PS-PRG. 

C'est l'un des enseignements de ce scrutin : les jeunes ne sont plus réfractaires au vote FN. Ainsi, ce sont un tiers des voix des 18-24 ans qui se sont portés sur les candidats du Front national lors du premier tour des élections régionales dimanche. 

Le vote FN devance, selon ce sondage Harris Interactive, assez largement le vote PS (21%) dans cette tranche d'âge. La droite aurait recueilli près de 20% des voix des 18-24 ans. Selon ce sondage, le FN incarne, aux yeux des jeunes, une «force de changement». 

Même au sein du FN, Marion Maréchal-Le Pen ne fait pas l'unanimité. Arrivée largement en tête du premier tour des régionales en Paca avec 40,5% des voix, dimanche soir, la benjamine de la famille Le Pen serait trop «inexpérimentée». C'est en tout cas l'avis de Lydia Schénardi, ancien pilier historique du Front national et proche de Jean-Marie Le Pen, qui était candidate sur la liste de Jacques Bompard.

Celle qui a quitté le parti en août et pour protester contre le poids de Florian Philippot au sein de ce dernier a en effet appelé à voter pour Christian Estrosi car elle ne fait «absolument pas confiance aux personnalités dont s’est entourée l’inexpérimentée Marion Maréchal-Le Pen». 

Selon elle, la jeunesse de Marion Maréchal-Le Pen risque de faire du mal au Front national à l'avenir. «Si nous prenons le pouvoir, on perdra notre crédibilité pour 30 ans», craint Mme Schénardi qui pense que la benjamine du clan Le Pen a besoin de «quelques années d'expérience» avant d'être capable de diriger une région. Selon elle, le parti manque en effet d'expérience et de compétences : «Je sais très bien de quoi est composé le bureau politique du Front national. Nous n'avons aucun gestionnaire, ne serait-ce qu'un patron de banque, aucun responsable d'un département. On a jamais rien géré de ce genre», a insisté l'ex-députée européenne. 

Dans la même région, Christian Estrosi s'est posé ce matin en «résistant» face à FN dans la perspective du second tour. Arrivé en deuxième position avec 26,48% des voix, le candidat Les Républicains était à Vitrolles ce matin, une ville anciennement gérée par le FN, pour dénoncer une potentielle victoire de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen. «Je ne supporte pas le FN, qui est l'héritage du pétainisme. Je me reconnais dans l'héritage du gaullisme social. Je suis à Vitrolles en résistant, c'est dans la Résistance que la France l'a emporté», a lancé Christian Estrosi devant la presse.

Suite au premier tour des régionales, les grandes manœuvres ont débuté dans les partis politiques. En Alsace, si le socialiste Jean-Pierre Masseret, arrivé troisième dimanche soir, continue à refuser de se retirer malgré les consignes du PS, ses alliés (au plan national, mais pas dans cette région) du PRG ont d'ores et déjà appelé à voter pour Les Républicains afin de «faire barrage au Front national». 

Cette consigne de vote émane de ce qui pouvait ressembler à la seule réserve de voix conséquente pour Jean-Pierre Masseret. En Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, le PRG était en effet associé à la liste écologiste de Sandrine Bélier, qui a récolté 6,7% des suffrages dimanche soir. Cette dernière n'a, pour le moment, pas donné de consigne de vote.

En revanche, les écologistes ont pu se mettre d'accord avec le PS en  Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin. Les listes Europe-Ecologie Les Verts (5,6% lors du premier tour) et du Parti socialiste (30,4%) ont ainsi annoncé leur fusion. Dans cette région, ce sont Les Républicains qui ont terminé à la deuxième place avec 27,2% des voix. Leur candidate a dénoncé un accord «cousu de fil blanc» et de la «politique politicienne». Le Front national a terminé à la troisième place dans cette région avec 23,2% des voix. 

Silencieux dimanche soir suite aux résultats du premier tour des Régionales, Jean-Luc Mélenchon est sorti de son silence ce matin et demande aux électeurs d'«être utile dimanche prochain» au second tour des régionales, assurant «partager la douleur» et aussi la «colère» de ses électeurs.

Sur son blog, le leader du Front de gauche écrit avoir «le sentiment qu’une période totalement nouvelle s’ouvre. Je vois qu'il est impossible de l'aborder avec les schémas qui nous ont guidés jusqu'à ce jour». 

Quant au second tour, l'ancien candidat à l'élection présidentielle affirme qu'il convient «d'être utile dimanche prochain, en accord avec les principes auxquels nous croyons». Sans le dire en ces termes, Jean-Luc Mélenchon se prononce donc en faveur d'un barrage face au Front national. Et de terminer son message avec une note optimiste : «N’oubliez jamais que le printemps revient toujours. Une affaire de patience».

Suite au premier tour des élections régionales, l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, a appelé lundi à la formation «dans les temps qui viennent» d'«un gouvernement de salut public», tout en appelant d'abord à "partout faire barrage au Front national».

Selon lui en effet, il est «raisonnable» de la part du parti socialiste de retirer ses listes dans trois régions et il est essentiel de «voter au second tour pour les listes de gauche dans les régions où celle-ci peut encore l'emporter et à faire partout barrage au Front National».

Reste que Jean-Pierre Chevènement, souvent critique à l'encontre de ses anciens camarades socialistes estime que les partis de gouvernement ont besoin d'un «examen de conscience approfondi». 

Souvent considéré comme idéologiquement proche de Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste Debout la France en Ile-de-France (6,6% des voix au premier tour), a annoncé lundi à l'AFP qu'il refusait toute fusion de sa liste alors qu'il avait dépassé les 5%. Il a aussi assuré qu'il ne donnerait aucune consigne de vote en vue du second tour, dimanche prochain.

Le bureau national de DLF, réuni en fin de matinée, a pris la même décision dans l'autre région où il a dépassé la barre des 5% et est donc en mesure de fusionner ses listes, à savoir la Bourgogne/Franche-Comté (5,17%). Sur l'ensemble de la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan a enregistré un score de 3,81%.

Alors que Jean-Christophe Cambadélis a demandé à Jean-Pierre Masseret, tête de liste PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne de se retirer pour éviter la victoire de Florian Philippot, a affirmé ne pas vouloir entendre parler d'un éventuel retrait. Face à cet entêtement, le PS a réagi. «Il n'aura pas l'étiquette socialiste», a souligné Corinne Narassiguin, porte-parole du PS. Selon elle, Jean-Pierre Masseret «est dans une logique d'être dans un bras de fer avec la direction du Parti pour obliger le Bureau national (l'instance dirigeante du PS) à revenir sur sa décision».

Les principaux responsables du parti Les Républicains, réunis lundi en bureau politique à Paris, se sont prononcés pour le «ni retrait ni fusion» des listes au second tour des régionales, sauf Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Pierre Raffarin, ont indiqué plusieurs d'entre eux à l'AFP.

«On ne change pas de stratégie au milieu du gué», a notamment affirmé François Fillon. «La fusion ou le retrait n'est pas à la mesure de la gravité de la situation politique. C'est lutter contre la mer qui monte avec des sacs de sables. On serre les dents et on fait campagne sans états d'âme, on reporte après le second tour les examens de conscience», a ajouté l'ancien Premier ministre.

Malgré ce vote pratiquement unanime, des voix se font entendre un peu à l'écart de la ligne du parti. Ce matin, Alain Juppé a ainsi estimé que Les Républicains devraient ouvrir, après le deuxième tour des régionales, un «débat» sur la «ligne» du parti qui, selon lui, n'est «pas audible», notamment face au Front national. Pour l'ancien Premier ministre, «au lendemain de l'élection, après le deuxième tour, il va falloir que nous ouvrions un débat sur la situation actuelle qui fait que - soyons lucides - nous ne sommes pas audibles». Le maire de Bordeaux est candidat à la primaire de la droite et du centre en vue de 2017.

Marine Le Pen va s'exprimer à 11 heures après que son parti a terminé en tête le premier tour des élections régionales. 

Marine Le Pen a tenu un discours offensif, ce matin après le premier tour des régionales. Selon elle, la surprise des éditorialistes et des politiques après «la victoire du FN» montre la «déconnexion de ces derniers la réalité du terrain». La leader frontiste parle d’un résultat «historique». Le FN «enregistre la confiance des Français» et estime qu’il n’y a là «aucune surprise». Elle annonce aussi une «confiance qui va continuer à grandir».

En tête dans 6 régions «parfois avec une avance considérable», Marine Le Pen évoque «un suicide collectif» après la décision du PS de retirer ses listes. Elle s’attaque aussi à Nicolas Sarkozy qui «dans un exercice d’hypocrisie», illustre le «système UMPS» en acceptant le désistement des listes PS. «Tout cela ne fait que conforter notre analyse, et notre volonté de tourner le dos au système UMPS».

Marine Le Pen estime que les électeurs socialistes sont traités «comme un troupeau de moutons» par le parti. «Ce retrait peut être le début de la disparition du Parti socialiste», semble penser Marine Le Pen.

Avant le second tour, elle s’attend à «des signaux de la part des UMP à destination des socialiste et vice-versa», affirmant que pour «l’UMPS tout est bon pour se maintenir et conserver par une forme de braquage républicain les mandats et ce qui en découle». La fille de Jean-Marie Le Pen estime aussi que «les électeurs sont libres» et en appellent aux «abstentionnistes» en vue du second tour.

Un appel aux électeurs gauche

La fille de Jean-Marie Le Pen se place comme souvent en recours et estime « que beaucoup de Français sont près à confier des exécutifs locaux» au Front national. Elle évoque aussi «une haine» des autres responsables politiques envers les électeurs du FN. 

Elle estime aussi que le retour de Nicolas Sarkozy «est un échec total. Il ne représente aucun espoir, les Français ne sont pas dupes». Cela sera, à son avis, un élément marquant dans le cadre des primaires à venir à l’UMP. Le PS «s’effondre» estime-t-elle, distribuant les bons et mauvais points. «On assiste à la quasi disparition des Verts et de Front de gauche. Ils doivent leur effondrement à la stratégie de Manuel Valls.» S’en prenant à tous les autres partis politiques, Marine Le Pen cible aussi «l’UDI et le Modem, succursales de l’UMP».

Tout de même à 10 points d’une éventuelle victoire Marine Le Pen appellent donc les abstentionnistes à la rejoindre, à «mettre leur pierre à l’alternance». Elle enjoint aussi les électeurs de gauche à rejoindre le FN plutôt que « la politique ahurissante de violence de Xavier Bertrand envers les pauvres».

A l'Etat de gérer la situation à Calais

Interrogé à propos de la situation à Calais, Marine Le Pen estime que «le problème ne peut se régler au niveau national». Elle dénonce toutefois « des conditions sanitaire déplorables, ils seront peut-être demain 10 000 15 000 20 000, tout laisse à penser que la situation va s’aggraver». Malgré cette détresse humanitaire, elle annonce, si elle est élue, la fin du financement des associations qui viennent en aides à ces migrants. «Il faut régler ce problème de Calais, il faut que l'Etat prenne en main cette situation de manière très sérieuse» affirme-t-elle, même si elle a longtemps expliqué que la région réglerait les problèmes si elle était élue.

Pas si simple de trouver une stratégie pour le second tour des régionales. Si Nicolas Sarkozy a écarté l'idée de tout retrait (lire plus bas), Jean-Pierre Rafarin a estimé, ce matin sur France Inter, que «quand on est troisième, on se retire. On fait le front». 

Une position en contradiction avec celle de Nicolas Sarkozy, mais assumée par l'ancien Premier ministre. «Je pense que dans ces situations extrêmement grave, il faut être clair et lisible. Quand on est troisième, on laisse le match entre les deux pour que les républicains puissent se rassembler». Les Républicains sont notamment arrivés en troisième position en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Le bureau politique des Républicains, ce lundi, s'annonce en tout cas agité. Ce matin, l'ancien ministre Eric Woerth a ainsi affirmé que «la droite n'était pas prête» et n'avait «pas de leader officiel et légitime». Une déclaration qui ressemble bien à de la défiance envers Nicolas Sarkozy. 

Autre ténor des Républicains, Hervé Mariton a affirmé que les résultats du premier tour des régionales étaient synonymes le l'«échec» de Nicolas Sarkozy qui «n'est pas crédible comme représentant d'alternance après avoir lui-même, les Français le lui avaient signifié, échoué avant 2012». Hervé Mariton est candidat à la primaire de la droite et du centre en vue de l'élection présidentielle en 2017.

Le candidat du PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne Jean-Pierre Masseret (PS) refuse de se retirer, a-t-il annoncé ce matin dans un SMS à l'AFP.

Sur RTL, Jean-Christophe avait déclaré, quelques minutes plus tôt que Jean-Pierre Masseret «devra» se retirer pour faire barrage au Front national même s'il ne le souhaite pas. «C'est une décision du Bureau national (du PS de dimanche soir, ndlr). Il devra la respecter. Point», avait tranché Jean-Christophe Cambadélis. 

La passe d'arme ne fait que débuter entre le sénateur socialiste et sa direction. Dans cette région, Florian Philippot est arrivé en tête avec 36,06% des suffrages exprimés devant le candidat de droite Philippe Richert (25,83%). Le candidat du PS, Jean-Pierre Masseret, n'a récolté que 16,11% des suffrages.

Quelle stratégie pour les Républicains et le PS pour le second tour ? C'est une des questions que pose les résultats du premier tour des élections régionales. En passe de s'imposer un peu partout, le parti de Marine Le Pen oblige les deux partis de gouvernement à des choix. 

D'ores et déjà, le Parti socialiste, a annoncé le retrait de ces listes dans trois régions : en Paca, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et dans la Grand Est. Pas forcément simple pour autant, Jean-Pierre Masseret ne souhaitant, par exemple, pas se retirer en Alsace. Reste qu'il s'agit, a annoncé Jean-Christophe Cambadélis de «faire barrage au Front national». Dans ces trois régions, le PS accepte donc de n'avoir aucun élu au Conseil régional, et laissera la droite et l'extrême droite face-à-face. Un sacrifice qui permet toutefois au PS d'être crédible quant à ses appels au Front Républicain... et de taper sur le parti de Nicolas Sarkozy. 

Car si le PS a déjà annoncé le retrait de ses listes dans trois régions, de son côté, Nicolas Sarkozy n'entend visiblement pas demander à ses candidats de se retirer. «Il faut respecter les Français dans toutes les régions, sans exception, en leur proposant une alternance claire», a-t-il affirmé dimanche soir, écartant toute idée de retrait des listes Les Républicains. La fameuse stratégie du Ni-Ni devrait d'ailleurs être validée ce matin par le bureau politique des Républicains. Une position en revanche difficile à faire accepter par les alliés des Républicains de l'UDI. Jean-Christophe Lagarde a ainsi affirmé, hier soir, souhaiter «partout où le FN peut gagner (...) le retrait des listes en troisième position». Un débat qui devrait s'inviter au bureau politique de la formation de droite ce matin.

Les résultats dans toutes les régions. 

La Bretagne fait partie des quelques régions où la gauche a terminé ce premier tour en tête des scrutins. Dans cette région traditionnellement à gauche, le Parti socialiste recueille 34,92% des voix grâce à Jean-Yves Le Drian, seul membre du gouvernement engagé lors des élections régionales. Il devance Marc Le Fur et Les Républicains qui recueillent 23,46% des voix. Le FN clôt le podium avec 18,17%. 

En passe de rester à gauche aussi, la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a placé le candidat socialiste Alain Rousset en tête avec 30,39% des suffrages. La liste de droite de Virginie Calmels récolte 27,19% des voix et le Front national 23,23%. La Corse aussi pourrait rester socialiste. Paul Giacobbi y recueille 18,42% des suffrages contre 17,62% pour la liste régionaliste de Gilles Siméoni. Deux listes de droite recueillent 13,17 et 12,70%. Le FN ne fait que 10,58%.  

La droite républicaine, elle, est en tête dans quatre régions françaises. En Île-de-France tout d'abord où Valérie Pecresse a attiré 30,51% des électeurs. Elle termine devant Claude Bartolone qui recueille 25,16% des voix. Le FN est sous les 20% avec Wallerand de Saint-Just qui plafonne à 18,41%. Si la droite a terminé en tête, la gauche pourrait bénéficier, dans cette région Île-de-France, du report de voix des écologistes et du Front de Gauche qui réalisent respectivement 8,03 et 6,63%. 

La droite est aussi en tête dans la nouvelle Normandie. L'ancien ministre de la Défense Hervé Morin a convaincu 27,91% des électeurs, et domine d'une courte tête le candidat d'extrême droite Nicolas Bay (27,71%). Le parti socialiste complète le podium avec 23,52% des suffrages exprimés. Domination des Républicains aussi en Auvergne-Rhône-Alpes où la tête d'affiche Laurent Wauquiez est en passe de s'imposer. Il recueille au premier tour 31,73% des voix devant le Front national qui obtient 25,52% des suffrages. Le parti socialiste est légèrement en retrait avec 23,93%. En Pays-de-la-Loire aussi, Les Républicains sont en bonne position. Bruno Retailleau y recueille 33,49% des voix et devance le PS (25,75%) et le FN (21,35%) assez largement.

Le Front national est lui arrivé en tête de ces élections régionales dans six régions au total. Marine Le Pen obtient ainsi 40,64% des voix en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et devance largement Xavier Bertrand et les Républicains (24,96%) ainsi que le candidat socialiste Pierre de Saintignon (18,12%) qui a d'ores et déjà annoncé son retrait en vue du second tour. Le compagnon de Marine Le Pen termine lui en tête dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, traditionnellement à gauche. Avec 31,83% des voix, Louis Aliot y devance la liste de gauche de Carole Delga (24,41), et celle de droite de Dominique Reynié (18,84%). La nièce de la présidente du parti d'extrême-droite, Marion Maréchal-Le Pen est elle en passe de remporter la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Avec 40,55% des voix, la benjamine du clan Le Pen devance largement le candidat Les Républicains Christian Estrosi (26,48%) et le représentant du PS, Christophe Castanier (16,59%). Ce dernier a déjà annoncé le retrait de sa liste. Le numéro 2 du parti frontiste termine lui aussi en bonne posture dans la nouvelle Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Florian Philippot y recueille 36,06% des voix. Là aussi, l'avance du candidat du Front national est conséquente sur la liste d'union de la droite de Philippe Richert (25,83%), et encore plus grande sur la liste socialiste de Jean-Pierre Masseret (16,11%). En Bourgogne-Franche-Comté, si la victoire est loin d'être assurée pour l'extrême-droite, sa candidate, Sophie Montel, a recueilli 31,48% des suffrages contre 24% au candidat de droite François Sauvadet et 22,99% pour la socialiste Marie-Guite Dufay. Enfin, avec 30,49% des suffrages exprimé, le FN termine aussi en tête dans la région Centre-Val-de-Loire. La droite républicaine (26,25%) et la gauche (24,31%) ne sont pas pour autant distancé en vue du second tour. 

En Outre-Mer, si les résultats ne sont pas encore définitifs, la gauche termine en tête en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, et les Républicains sont en tête à La Réunion.

Le FN arrive largement en tête d'un scrutin dont la participation a passé la barre des 50 %.

Pour le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, la victoire du parti est «celle de la France». Ainsi, il a salué sa fille et le parti pour avoir obtenu un tel score sans effectuer de «répartition des mérites». «Mais je suis à un âge où on peut regarder la victoire de ses cadets avec beaucoup de détachement et de plaisir», a-t-il expliqué.

Dimanche 6 décembre

Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, a à son tour appelé sur France 2 au «retrait des listes qui se trouvent en troisième position», dans les régions où le FN peut gagner.

Selon Jean-Christophe Lagarde, lui, qui souhaitait «le changement» a expliqué que «si ce changement se fait au profit de l'extrême-droite, c'est un changement au pire».

L’annonce des résultats ont provoqué une vive réaction de la part des différents responsables. Ainsi, le candidat Les Républicains dans le Nord-Pas de Calais-Picardie Xavier Bertrand a condamné la victoire du FN sur TF1.

«Le visage de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ne sera pas celui de Marine Le Pen. L'Histoire retiendra que c'est ici et maintenant dans notre région que son ascension a été stoppée», a-t-il annoncé alors qu’il a obtenu entre 24% et 25% des voix au premier tour des élections régionales.

Marine Le Pen, candidate du FN arrivée largement en tête en Nord-Pas-de-Calais-Picardie au premier tour des élections régionales dimanche, a salué «un résultat magnifique» pour son parti en France, crédité de 29,5 à 30,8% selon les sondages, estimant qu'il avait «vocation à réaliser l'unité nationale».

«C'est un résultat magnifique que nous accueillons avec humilité, gravité et un sens profond des responsabilités», a salué Mme Le Pen, créditée pour sa part de plus de 40% des voix dans sa région. «Nous avons vocation à réaliser l'unité nationale dont le pays à besoin», a-t-elle poursuivi en qualifiant son parti de «seul front véritablement républicain».

«La seule alternative possible, c’est les Républicains», a déclaré Nicolas Sarkozy en s’exprimant au siège du parti des Républicains suite à l’annonce des résultats préliminaires.

Le FN a remporté le premier tour avec 29,50% selon les premières estimations OpinionWay. Dans le même temps, Les Républicains ont récolté 27% des suffrages en devançant de 4 points le parti socialiste.

En direct depuis le fief de Marine Le Pen à Henin-Beaumont, où la leader du FN et ses partisans attendent les premiers résultats des élections.

Les bouteilles sont déjà au frais au fief de Marine Le Pen, à Henin-Beaumont.

Selon les résultats du sondage de l’Institut Ipsos-Sopra Steria, c’est la région Corse qui aurait le plus exprimé sa volonté de voter avec 60,4% de participation.

Le dépouillage des urnes a déjà commencé dans certaines régions de la France.

Le fils de Valérie Trierweiler, Léonard, a indiqué sur son compte Twitter avoir voté pour la première fois. «Merci pour ce moment», a-t-il tweeté.

L'abstention sur l'ensemble de la journée du premier tour des élections régionales est estimée entre 49,5% et 49,8%, selon trois instituts de sondages.

Selon Ipsos-Sopra Steria et Ifop-Fiducial, l'abstention devrait s'élever à 49,5 sur la journée. Pour Harris interactive, elle est estimée à 49,8%.

Le taux de participation au premier tour des régionales s'élevait dimanche à 17h à 43,01%, en progression de presque 4 points par rapport au scrutin régional de 2010 à la même heure (39,29%), selon les chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur.

Ce chiffre est légèrement supérieur au niveau de participation au premier tour des départementales de mars à la même heure (42,98%), et largement au-dessus de celui des européennes de 2014 à la même heure (35,07%).

La majorité des bureaux de vote ferment à 18h. Dans certaines villes, notamment les grandes agglomérations et en Ile-de-France, on peut voter jusqu’à 19h, voire 20h. Alors qu’il reste encore du temps pour voter, le ministère de l’Intérieur continue d’appeler les citoyens à se rendre aux urnes.

Trois semaines après les attentats, des mesures de sécurité renforcées entouraient dimanche le premier tour des régionales. L'état d'urgence en vigueur sur tout le territoire s'est fait sentir, aussi bien dans les métropoles régionales qu'à Paris, où des vigiles chargés de la sécurité procédaient à la fouille des sacs à l'entrée des bureaux de vote, tandis que des policiers armés et des militaires patrouillaient.

100 000 policiers au total sont mobilisés dans toute la France pour assurer la sécurité du scrutin.

Google n’a pas manqué de créer un nouveau doodle à l’occasion des régionales en France, rappelant encore une fois à tous les internautes français de remplir leur devoir de citoyen.

On peut à la fois effectuer son devoir de citoyen et se prendre en selfie avec l’ancien président, a découvert cette femme.

La participation la plus importante a été enregistrée en Corse: 20,94%. Viennent ensuite Nord-Pas-de-Calais-Picardie, 19,16%, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (18,53%) et Provence-Alpes-Côte-d'Azur (18,43%), trois régions qui semblent à la portée du Front national.

En revanche, c'est en Ile-de-France que la participation est la plus basse à midi: 11,25%. Il est vrai que les Franciliens ont jusqu'à 20H00 pour déposer leur bulletin dans les urnes, alors que sur l'ensemble de la France les bureaux de vote ferment à 18H00 ou 19H00. En Seine-Saint-Denis, la participation est de 7,72%, à Paris de 9,83%.

En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les électeurs ont été plus nombreux à se déplacer dans la Somme (20,32% contre 17,49%), dans le Pas-de-Calais (18,58% contre 15,39%), dans l'Aisne (18,05% contre 13,4%) et dans le Nord (20,11% contre 15,76%).

En PACA, la participation est en hausse dans plusieurs départements, comme les Bouches-du-Rhône (18,82% contre 15,95%) ou le Var (22,11% contre 20,10%). En revanche elle chute dans les Alpes-Maritimes (12,84% au lieu de 17,04%). A noter que les Alpes-de-Haute-Provence détiennent la plus forte participation, 24,77%, en hausse par rapport à 2010 (22,43%).

En Bretagne le taux de participation est également faible, 13,87% au lieu de 15,56% en 2010.

Dans les Pays de la Loire, la participation recule également à 15,35% contre 16,63%, ainsi que dans le Centre-Val de Loire, 17,08% contre 17,15%.

En Bourgogne-Franche-Comté, la participation s'élève à 17,35%.

En Auvergne-Rhône-Alpes, on relève une hausse de la participation dans plusieurs départements, notamment en Haute-Loire, 23,72% contre 18,70%, le Rhône, 17,98% contre 14,86%, ou l'Isère, 19,09% contre 17,7%.

En Normandie, la participation chute dans le Calvados (11,99% contre 17,14%) et en Seine-Maritime (14% contre 18,11%).

Dans le Grand Est (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine), la participation globale s'est établie à 15,97%, avec une progression dans le Bas-Rhin de 11,94% il y a cinq ans à 14,96%.

Le taux de participation au premier tour des régionales s'élevait dimanche à 12H00 à 16,27%, en très légère progression par rapport au scrutin régional de 2010 à la même heure (16,07%), selon les chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur.

Ce chiffre est inférieur au niveau de participation au premier tour des départementales de mars à la même heure (18,02%), mais supérieur à celui des européennes de 2014 à la même heure (15,7%).

Nicolas Sarkozy se rend avec Carla Bruni dans un bureau de vote parisien, au lycée Jean de La Fontaine dans le XVIe.

Alors qu’approche l’annonce des premières données concernant la participation au scrutin, les volontaires des bureaux de votent signalent une amélioration de la fréquentation.

Marine Le Pen est arrivée pour voter à Hénin-Beaumont à l'école Jean-Jacques Rousseau.

Marion Maréchal Le Pen est allée voter en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Des bureaux de vote un peu partout en France annoncent une faible participation au début de la journée. Les premiers chiffres officiels seront annoncés par le ministère de l'Intérieur à 12h.

Après avoir voté, le président de la République a reparti très vite sans faire une déclaration.

François Hollande vient d'arriver dans un bureaux de vote Marie-Laurent à Tulle en Corrèze pour voter lors des régionales.

A La Réunion, les électeurs sont plus mobilisés qu’en 2010, le taux de participation ayant atteint quelques 17,85% des 624 993 électeurs vers 12h (heure locale). Lors des dernières régionales, ce chiffre n’a atteint que 16,20% à la mi-journée.

D’après les informations de RTL, François Hollande se rendra à Tulle en Corrèze au courant de la matinée pour accomplir son droit de citoyen.

100 000 policiers au total sont mobilisés dans toute la France pour assurer la sécurité du scrutin. A Paris, 8 000 policiers et militaires sont déployés pour protéger les 615 bureaux de votes de la ville.

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes aux 44,6 millions de Français appelés aux urnes. L’heure de leur fermeture varie selon les communes : alors que la plupart des villes ferment leur bureaux à 18h, ils peuvent rester ouverts jusqu’à 19h voire 20h dans certains cas.

Ce dimanche, les Français sont appelés à élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21.456 candidats répartis sur 171 listes. 

Selon les derniers sondages effectués cette semaine, le FN arriverait en tête au premier tour, devançant ainsi le PS qui serait plutôt sur la pente descendante, et Les Républicains. Sur l'ensemble du territoire, près d'un Français sur trois prévoirait de voter pour le FN, révèle un sondage publié vendredi 4 décembre par l'institut Ipsos. Celui-ci crédite les intentions de vote FN à 29,5% contre seulement 23% pour le PS.

En savoir plus : Chute du PS et montée du FN en vue des élections régionales, quelles causes ?

Seules les listes ayant obtenu 10% des suffrages exprimés dimanche pourront se maintenir au second tour. Avec 5% des voix, elles pourront fusionner avec celles en ayant obtenu 10%.

Le vote se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer (Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Martinique).