France

«Le PS choisit donc de sauver Bayrou et Macron», la guerre des gauches ravivée par la motion de censure

Les Insoumis ont vivement pris à parti leurs alliés socialistes après le refus de ces derniers de voter la motion de censure contre le gouvernement Barnier. Les écologistes et les communistes, qui ont voté la censure, retiennent leurs coups.

«Le PS a choisi aujourd’hui par son accord de non-censure de s’isoler du Nouveau Front Populaire et de laisser la politique macroniste continuer». A sa sortie de l’hémicycle le 16 janvier, la présidente du groupe Insoumis (LFI) à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a mis en cause le refus des socialistes de censurer le gouvernement.  

La députée avait écrit quelques minutes plus tôt sur son compte X : «le PS choisit donc de sauver Bayrou et Macron. Il renoue avec la politique Hollande et le reniement de la parole donnée aux gens». Une critique à destination de l’ancien président socialiste redevenu député en 2024, qui a été renouvelée dans la soirée par Jean-Luc Mélenchon. De leur côté, les écologistes et les communistes qui ont voté la censure, n’ont pas attaqué frontalement le Parti socialiste (PS).

«Confiance égale à zéro», «enfumage», les Insoumis se déchaînent contre le PS

A l’occasion d’une réunion publique dans la soirée du 16 janvier, après le vote de la motion de censure, le fondateur des Insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est attaqué au PS, prenant notamment à parti François Hollande : «nous sommes assez malins pour comprendre ce qui s’est passé au Parti socialiste, c’est pas nos affaires, faites ce que vous voulez, mais si vous voulez recommencer le grand banquet avec François Hollande et ben ca sera sans nous […] notre confiance est égale à zéro avec cette équipe là».

Le coordinateur national du parti Manuel Bompard a de son côté développé dans un message sur les réseaux sociaux ce qu’il nomme «l’enfumage» de l’accord entre François Bayrou et le PS. Il estime ainsi que les concessions obtenues par le PS et listées par son Premier secrétaire Olivier Faure étaient majoritairement déjà obtenues depuis la chute du gouvernement Barnier. Le député a enfin estimé que les négociations autour de la réforme des retraites étaient une «grande opération d’enfumage» et «un piège grossier», et de conclure sa démonstration en affirmant : «heureusement, les députés insoumis, écologistes, du groupe GDR et 8 députés socialistes ont sauvé le NFP en votant la censure».

Les écologistes et les communistes épargnent les socialistes

Les responsables socialistes et communistes n’ont pas pris à parti les socialistes comme les Insoumis. La secrétaire nationale des écologiste Marine Tondelier a ainsi évoqué les négociations et le courrier envoyé par François Bayrou aux socialistes. Elle a ainsi salué «les concessions listées par François Bayrou» qui seraient selon elle «en grande partie le résultat du travail parlementaire mené cet automne par le nouveau front populaire». L’élue municipale d’Hénin-Beaumont a néanmoins regretté «l’inaction» en matière d’écologie et expliqué ainsi la censure.

Le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel, dont le parti a voté la motion de censure, a de son côté reconnu sur le réseau social X : «le Premier ministre avance tout doucement vers un retour au Parlement sur la réforme des retraites» mais a déploré l’absence d’annonce sur «les salaires, l’industrie, le climat, les services publics !». Fabien Roussel a néanmoins appelé à continuer de négocier, se singularisant ainsi des Insoumis.