France

Cessez-le-feu à Gaza : des réactions très asymétriques dans la classe politique française

L'annonce d'un cessez-le-feu à Gaza a été saluée par l'essentiel des forces politiques en France mais envisagée de manière très différentes selon les différents partis. Jean-Luc Mélenchon s'en est notamment pris à ceux qui ont «laissé faire».

«J’espère que l’accord entre Israël et le Hamas sera respecté et appliqué. Il est urgent que les bombardements à Gaza cessent, que les otages encore détenus soient libérés et que nous puissions enfin nous engager sur le chemin de la paix». Le 16 janvier sur le plateau de TF1, la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est montrée satisfaite du cessez-le-feu à Gaza annoncé la veille au soir.  

Comme elle, de nombreuses personnalités politiques se sont exprimées sur l’arrêt des combats, reflétant les divers sensibilités à travers le pays. Le chef de file des Insoumis (LFI) Jean-Luc Mélenchon s’en est ainsi pris, indirectement, à Emmanuel Macron.

«La culpabilité et la honte qui est celle de nos gouvernants qui ont laissé faire» : Jean-Luc Mélenchon tacle le président Macron 

«Puisse le cessez-le-feu tenir et la vie des survivants être épargnée désormais». Le message de Jean-Luc Mélenchon concernant les otages débute de manière assez consensuelle, mais se finit par un règlement de compte acerbe : «Et que le futur n'oublie pas la culpabilité et la honte qui est celle de nos gouvernants qui ont laissé faire, regardé ailleurs et encouragé le massacre». Une attaque en règle contre les gouvernements occidentaux parmi lesquels celui de la France qu’il accuse régulièrement de ne pas avoir agi en faveur de l’arrêt des bombardements israéliens contre des populations civiles arabes.

Le fondateur de LFI a vu son message repris par nombre de ses soutiens, certains élus de son parti se sont attribués une partie des mérites du cessez-le-feu à Gaza à l’image du député Antoine Léaument qui a déclaré sur son compte X : «Nous nous sommes battus pour l’obtenir». A gauche toujours, d’autres ont salué cet arrêt des combats et appelé à relancer la «solution à deux États» à l’image du secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel.

Le président Macron évoque «quinze mois de calvaire injustifiable»

A l’annonce du cessez-le-feu, le président Emmanuel Macron avait évoqué sur ses réseaux sociaux un «soulagement immense pour les Gazaouis», ainsi que l’«espoir pour les otages et leurs familles». Le président français avait néanmoins dénoncé «quinze mois de calvaire injustifiable».

A droite, le président de l’Union des droites pour la république (UDR) Éric Ciotti, soutien de l’État d’Israël, a salué «une excellente nouvelle» qu’il attribue à Donald Trump, avant d’ajouter : «Les islamistes du Hamas n’ont pas déposé les armes : plus que jamais, ne baissons pas la garde».

La guerre d’Israël en Palestine suscite de nombreuses polémiques au sein de la société et de la classe politique françaises. En novembre, des supporters d’Israël avaient attaqués des supporters français à l’occasion d’une rencontre de football au Stade de France. Quelques jours plus tôt, c’est l’organisation d’une conférence avec un ministre israélien controversé, à Paris, qui avait créé la polémique.