Le gouvernement français entend faire «plus de 30 milliards d'euros d'économie de dépense» en vue du budget 2025, a déclaré ce 15 janvier sur une chaîne privée la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Celle-ci a également affirmé qu'il s'agissait du «plus grand effort de baisse de dépenses depuis 25 ans».
Selon la ministre, en plus de ces économies, le gouvernement prévoit d'augmenter les recettes de 21 milliards d'euros en augmentant les impôts. Amélie de Montchalin a souligné qu'il n'était pas prévu d'augmenter les impôts «pour les classes moyennes et les classes populaires». Cependant, «les impôts existent, il faut bien qu'ils soient payés par tout le monde», a-t-elle ajouté.
Lors de son discours de politique générale le 14 janvier, le Premier ministre français François Bayrou a annoncé des «économies importantes» visant à réduire le «surendettement» et à ramener le déficit budgétaire de l'État à 5,4% du PIB en 2025. Le gouvernement prévoit de réduire les dépenses de 5% dans «1 000 agences publiques», ce qui, selon Amélie de Montchalin, devrait permettre de réaliser «plus de 2 milliards d'euros d'économies» et ce «dès 2025». Ainsi, selon la ministre chargée des Comptes publics, des agences commenceront à être «supprimées» ou «fusionnées».
Lutte contre l'optimisation fiscale et réduction du déficit
Si elle affirme qu'«aucun impôt» ne sera augmenté, elle annonce la mise en place d'un «mécanisme anti-optimisation» : «ceux qui doivent payer l'impôt sur le revenu, le PFU, l'IFI, la contribution exceptionnelle sur le revenu, on vérifie que toute cette somme payée corresponde bien à un minimum». Selon elle, cette mesure devrait rapporter «2 milliards d'euros» supplémentaires. Une taxe de 0,5% sur le patrimoine des ménages les plus fortunés est également à l'étude.
Le gouvernement espère que les mesures prises permettront de réduire le déficit du budget de l'État à 3% d'ici 2029, ce qui est conforme aux exigences de l'UE, à l'heure où la France est l'un des pires élèves de la zone euro en termes de déficit et de dette publique.