Les anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux ou encore Éric Woerth sont mis en cause dans le procès visant l’ancien président français Nicolas Sarkozy (2007 - 2012) dans le cadre des soupçons de financements libyens lors de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
L'ouverture de ce procès ce 6 janvier, devant le tribunal correctionnel de Paris, survient quelques jours après la confirmation par la Cour de cassation d’une condamnation de Nicolas Sarkozy à trois ans de prison dont un ferme dans l’affaire des écoutes de l’Élysée.
Cette fois, en plus d'une amende de 375 000 euros, l’ancien chef d’État risque jusqu’à 10 ans de prison. Tout comme dans l'affaire des écoutes, il pourrait également se voir privé de ses droits civiques pour une durée allant jusqu'à cinq ans.
L’ancien président de la République est poursuivi pour «recel de détournement de fonds publics», «corruption passive», «financement illégal de campagne électorale» ainsi que pour «association de malfaiteurs».
Un procès inédit pour un ancien président
A ses côtés sur le banc des accusés, les personnalités mises en cause risquent toutes 10 ans de prison à l’exception d’Éric Woerth, l’ancien Président de l’association de financement de la campagne de 2007, qui a depuis rallié l'actuel parti présidentiel, qui ne risque qu’un an d'emprisonnement et 3 650 euros d’amende.
Outre l’ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, et son ancien ministre et ami Brice Hortefeux, son ancien chef-adjoint de cabinet Thierry Gaubert, le procès met aussi en scène des personnalités moins connues comme l’ancien cadre d’Airbus Édouard Ullmo. Plusieurs binationaux et ressortissants étrangers figurent également sur les bancs des accusés.
Ainsi l’homme d’affaire franco-algérien Alexandre Djouhri est-il poursuivi comme intermédiaire, tout comme le franco-libanais Ziad Takieddine.
L’ancien directeur de cabinet de Kadhafi, le libyen Béchir Salah, est aussi mis en cause. Ce dernier, réfugié en Afrique du sud, a fait l’objet d’une tentative d’assassinat en 2018 et a tenté de se présenter en 2021 à l’élection présidentielle libyenne, qui n’a toujours pas eu lieu. Le banquier franco-djiboutien Wahib Nacer et les hommes d’affaires saoudiens Ahmed Salem Bugshan et Khaled Bugshan sont eux aussi visés, à l’instar de l’avocat malaisien Siva Rajendram.
Le procès qui doit durer jusqu’au 10 avril.