France

François Bayrou reporte encore l'annonce de son gouvernement

Le nouveau Premier ministre français François Bayrou a encore reporté le 22 décembre l’annonce de son gouvernement. Les oppositions s’impatientent alors que 66% des Français se disent insatisfaits de sa présence à Matignon.

«Nous allons voir revenir tous ceux qui ont échoué comme Xavier Bertrand et Elisabeth Borne. François Bayrou va additionner tous les vieux partis qui ont échoué et mis la France à terre. Il y a de quoi être inquiet !» Sur le plateau de BFM TV le 22 décembre, le porte-parole du Rassemblement National (RN) Sébastien Chenu a fustigé l’annonce à venir du gouvernement Bayrou.

Nommé il y a dix jours à Matignon, François Bayrou n’a toujours pas nommé son gouvernement alors que des noms d’anciens ministres issus du Parti socialiste (PS) comme Elisabeth Borne et des Républicains (LR) comme Xavier Bertrand reviennent avec insistance. L’opinion publique semble déjà se détourner du chef du gouvernement puisque 66% des Français se disent insatisfaits de sa présence à Matignon. Le Premier ministre devait annoncer son gouvernement le dimanche 22 décembre mais a finalement reporté cette annonce à plus tard, probablement le lundi 23 décembre.

Une censure «très tôt», des commentateurs sceptiques, le gouvernement Bayrou pas encore nommé mais déjà sous pression 

Le député La France Insoumise (LFI) Carlos Martens-Bilongo a émis «des sérieux doutes sur la solidité de ce gouvernement» sur le plateau de BFM TV le 22 décembre et affirmé que François Bayrou n’apportait «aucune réponse par rapport à la crise économique que vit le pays», pour finalement conclure que «dans tous les cas le gouvernement Bayrou sera censuré comme l’a été le gouvernement Barnier» et d’évoquer une censure «très tôt». Jean Luc Mélenchon, le fondateur de LFI prédit de son côté une chute du gouvernement pour le 16 janvier.    

Dans les médias audiovisuels, de nombreux commentateurs estiment également que le gouvernement Bayrou ne durera pas. A gauche, Mathieu Slama affirmait sur France Info le 22 décembre : «le centre, ca ne marche pas, ca finit toujours par se droitiser», quand sur CNews, l’ancien candidat à la présidentielle Philippe de Villiers rapproche François Bayrou de Joe Biden, comme des Insoumis l’ont fait quelques jours plus tôt. Et l’ancien eurodéputé d’asséner : «il a multiplié les gaffes […] ça part mal».

Le 21 décembre déjà, sur le plateau de BFM TV, alors que les journalistes évoquaient l’«improvisation» de François Bayrou, le député Horizons de Paris Pierre-Yves Bournazel tentait de dramatiser les enjeux de la nomination du gouvernement en affirmant : «nous avons la guerre sur le sol européen, nous avons la menace de Poutine, nous avons le Proche et Moyen-Orient qui s’embrasent», estimant qu’il faut «trouver un compromis».  

Dix jours seulement après avoir été nommé Premier ministre, François Bayrou se trouve en difficulté dans les sondages. 66% des personnes interrogées par l’Ifop pour Le Journal du Dimanche estiment ainsi être insatisfaites de son arrivée à Matignon, faisant de lui le chef de gouvernement le plus impopulaire en France depuis 1959.