France

«Dictature» et «État en faillite» : le président azerbaïdjanais dénonce la politique d’Emmanuel Macron

Dans une interview accordée aux médias russes, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'est exprimé à propos d'Emmanuel Macron, qualifiant son régime de «dictature» et affirmant qu’il avait transformé la France en «un État en faillite». Des propos qui s'inscrivent dans un contexte de relations de plus en plus difficiles entre Bakou et Paris.

Lors d'une interview accordée à la télévision nationale russe et RIA Novosti ce 17 décembre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev n’a pas mâché ses mots en évoquant Emmanuel Macron.

Selon lui, le chef de l'État français serait le seul responsable d’une série d’échecs politiques et diplomatiques consécutifs ayant conduit la France à son état de dégradation actuelle. «La France était peut-être autrefois un grand pays. Maintenant, le régime de Macron transforme essentiellement la France en un État en faillite», a-t-il déclaré, rapporte RIA Novosti.

Il a également dénoncé le comportement du gouvernement français ces dernières années, qu’il qualifie de «dictature macronienne», citant des exemples tels que la gestion de la politique interne mais aussi celle des crises en cours à Mayotte ou encore en Nouvelle-Calédonie. Selon le média russe RBC Russia, Aliev a insisté sur le fait que «la mégalomanie de Macron et ses ambitions disproportionnées ont plongé la France dans une crise profonde».

Critique de l’ingérence française

Le président azerbaïdjanais a particulièrement fustigé ce qu’il décrit être des ingérences incessantes de la France dans les affaires intérieures d'autres nations, notamment en Géorgie. «Macron ne peut pas s'occuper de son propre pays, il doit aussi s’occuper de la Géorgie», a-t-il déclaré en référence aux manifestations géorgiennes récentes qu'Aliev attribue à des financements occidentaux. 

Selon lui, les troubles en Géorgie témoignent des ambitions hégémoniques de Paris. Ilham Aliev a utilisé une expression imagée pour résumer cette situation : «Avec les évènements en Géorgie, les oreilles de Macron se décollent», une formule répétée dans plusieurs segments de l'interview, indique RIA Novosti.

Tensions diplomatiques croissantes

Les relations entre Paris et Bakou se sont considérablement détériorées ces dernières années, notamment en raison de sujets sensibles tels que le soutien français à l'Arménie. En mai dernier, Paris avait accusé Bakou d'armer des factions indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, ce qui avait provoqué une vive réaction de l’Azerbaïdjan. Ilham Aliev a réaffirmé cette position dans l'interview, déclarant «apporter son soutien aux peuples privés de leurs droits à travers le monde».

Le président azerbaïdjanais a également critiqué les politiques françaises en Afrique, citant les exemples du Sahel avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où Paris aurait subi selon lui «des revers diplomatiques majeurs».

Cependant, Ilham Aliev regrette que cette fracture entre Paris et Bakou ait conduit à la suspension de nombreuses collaborations autrefois fructueuses entre l'Azerbaïdjan et la France. «Nous avons coopéré activement, de très nombreuses entreprises françaises travaillaient ici. Mais ces ambitions injustifiées du gouvernement Macron ont jeté tout cela dans l'abîme», a-t-il déclaré en conclusion.