«Si nos partenaires du Nouveau Front populaire participent de quelque manière que ce soit à une grande coalition, un gouvernement d'intérêt général, ils ouvriront grand la porte à l'extrême droite». Le 10 décembre au matin, en conférence de presse au Palais Bourbon, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a mis en garde ses partenaires du Nouveau Front Populaire (NFP) sur une participation à une coalition avec le centre macroniste.
Les consultations présidentielles afin de former un gouvernement exacerbent les tensions au sein de la gauche alors qu’Emmanuel Macron a invité les socialistes, les écologistes et les communistes à venir échanger dans l'objectif de former un gouvernement.
«Une trahison totale» du NFP selon le député Léaument
Dimanche 9 décembre, lors d’une réunion publique à Redon en Ille-et-Vilaine Jean-Luc Mélenchon avait donné le ton à ses troupes, raillant les membre du NFP qui seraient tentés de rallier une coalition gouvernementale avec le centre : «Nous, on ne fait pas les compromis avant d’avoir discuté, on ne cède pas avant d’avoir résisté». Les déclarations de ses élus n’ont pas traîné ensuite avec notamment le député Antoine Léaument qui a affirmé que participer à un gouvernement sous les auspices d’Emmanuel Macron serait «de la folie et une trahison totale des électeurs du NFP». L’élu ajoute par ailleurs que son parti «ne participera jamais à cette tambouille politicienne».
En direct sur le plateau de BFM TV les députés André Chassagne (communiste) et Coquerel (LFI) se sont opposés, le 9 décembre en début de soirée, l’Insoumis estimant que son homologue reprend «les arguments de la droite et du macronisme» quand le communiste accuse les Insoumis de «chaos».
Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure avait publié quelques heures plus tôt un communiqué dans lequel il affirmait que son parti entendait prendre la voie du «dialogue républicain» et se rendrait bien à l’Elysée pour rencontrer le président. En revanche la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a de son côté affirmé sur le réseau social X que ses troupes resteraient «fidèles au Nouveau front populaire» moquant la formule du président de la République qui évoquait un «gouvernement d’intérêt général».
Chez les Insoumis de nombreux cadres ont pris à partie des socialistes et des communistes à l’image du coordinateur national Manuel Bompard contre le socialiste Jérôme Guedj et de Bastien Lachaud contre le communiste Fabien Roussel.
Du côté du Rassemblement national, autre parti évincé des négociations pour former un gouvernement, la présidente du groupe à l’Assemblée nationale Marine Le Pen a déclaré au micro de TF1 : «nous verrons bien si ce parti unique arrive à se mettre d'accord pour se partager les postes».
Les entretiens appelés de ses vœux par le président doivent se dérouler à partir de 14 heures le 10 décembre et devraient selon le chef de l’Etat déboucher sur un changement de «méthode» selon les mots du président.