France

Traité de libre-échange : von der Leyen «à la manœuvre pour imposer le Mercosur», dénonce la Confédération paysanne

Alors que la France, principal État membre opposé à l’accord de libre échange entre l’Union européenne et le Mercosur, est en pleine crise politique, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est en Uruguay où elle pourrait conclure le traité dès ce 6 décembre.

«La Commission européenne est à la manœuvre pour imposer le Mercosur… La France n’a pas su mobiliser pour bloquer cet accord… Il faut repenser notre modèle agricole pour protéger la souveraineté alimentaire de chaque population».

Au micro de RTL, ce 6 décembre, la secrétaire nationale de la Confédération paysanne Sylvie Colas s’est inquiétée de l’avancé des négociations sur le traité de libre échange entre l'UE et le Mercosur.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en déplacement en Uruguay entend finaliser l’accord portant sur les échanges commerciaux entre les 27 pays membres de l’Union Européenne et cinq Etats sud-américains : l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie.

Des agriculteurs mobilisés, une ministre qui se veut rassurante

En France, le secteur agricole dans son ensemble reste mobilisé. Le syndicat indépendant Coordination Rurale a poursuivi au cours de ces derniers jours ses mobilisations contre le traité UE-Mercosur notamment le 6 décembre au petit matin au marché de Rungis. La veille, le syndicat Jeunes Agriculteurs, antichambre de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), a menacé Ursula von der Leyen de se mobiliser en cas de passage en force.

En déplacement en Amérique du sud, la présidente de la Commission européenne se montre en effet très active concernant ce traité de libre échange. Dans un message posté sur le réseau social X, elle a ainsi déclaré que cet accord créerait «beaucoup plus d’opportunités d’emploi et de croissance en Europe».

En France, alors que l'actualité est rythmée par le renversement du gouvernement Barnier et la cérémonie de réouverture de Notre-Dame, des inquiétudes se font sentir quant à une signature du traité par la présidente de la Commission européenne. La ministre déléguée au Commerce Extérieur démissionnaire Sophie Primas a tenté de se montrer rassurante sur les ondes d'une radio publique.

«Je n'ai cessé de le dire : la France n’est pas isolée dans le combat contre l’accord du Mercosur en l'état. Hier l'Italie nous a rejoint, la Pologne également. Nous pouvons atteindre la minorité de blocage au Conseil européen qui nous permettra de défendre nos agriculteurs» a-t-elle déclaré.

La Pologne avait en effet rejoint la France dans sa contestation de l’accord à la fin du mois de novembre et l’Italie a suivi le 5 décembre. En France, le spectre d’une mobilisation agricole d’ampleur dans un contexte de gouvernement démissionnaire pourrait nourrir les inquiétudes des autorités.