«On avait l'impression d'avoir le cercle de la raison». Sur le plateau d'une chaine publique, la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier s'est montrée critique à l'endroit du président français, le 5 décembre, après la prise de parole du président français.
«Il vient nous gratifier de cinq minutes de "bon sens", en nous expliquant a quel point tout le monde n'a rien compris sauf lui», a-t-elle poursuivi, évoquant une «condescendance […] insupportable» d’Emmanuel Macron.
Pendant dix minutes, le président français s'est exprimé à la télévision pour la première fois depuis la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier.
Réaffirmant qu'il ne quitterait pas ses fonctions de président et assurant qu'il «n'assumerai[t] jamais l'irresponsabilité des autres», il a appelé de ses vœux la formation d’un nouveau gouvernement d'«intérêt général». Selon une agence de presse française, 17,5 millions de téléspectateurs ont regardé cette intervention élyséenne.
Du NFP au RN, sans passer par le centre, le président mis en cause
Pour Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron s’est montré «incapable de reconnaître sa responsabilité dans le chaos politique et économique, de dépasser son narcissisme obsessionnel, de comprendre la colère qui secoue le pays». Sur son compte X, la députée ponctue son message en affirmant : «Macron doit s’en aller. C’est inéluctable».
Des propos qui font écho à ceux du fondateur des Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui affirmait sur le plateau de TF1 après la prise de parole du président : «Il faut traiter la cause du problème. C’est Macron. Il bloque tout et ne veut entendre personne».
Du côté du Parti Socialiste (PS), où l’on ne réclame pas la démission du chef de l’État, le premier secrétaire du parti Olivier Faure a rebondi sur le réseau social X aux propos d'Emmanuel Macron qui dénonçait chez ses détracteurs un «front antirépublicain». Le député de Seine-et-Marne a ainsi déclaré : «Je ne connais qu’un front anti-républicain, celui qui donne des gages à l’extrême droite, qui la banalise et qui négocie exclusivement avec elle».
Au Rassemblement national (RN), le vice-président du parti Sébastien Chenu s'est moqué du président sur le réseau social X en publiant un message où figurait un écran diffusant l’allocution présidentielle et commenté par le message : «C’est pas ma faute, c’est pas ma faute à moi….».
Sur TF1, le député RN a ensuite déclaré : «Il essaye de […] passer le mistigris aux autres […] Emmanuel Macron essaye de faire croire que le Rassemblement national serait responsable de tout. Tout ca n’est pas très sérieux».
Peu d’élus du «socle commun» sont venus au secours du président. L’ancienne ministre Aurore Bergé fait partie des rares élus du parti présidentiel Renaissance à avoir pris la défense du chef de l’État déclarant sur BFM TV : «L’instabilité est née de ceux qui ont voté la censure, c’est un fait politique» et de se féliciter de l’annonce du président de son désir de rester encore 30 mois. Aurore Bergé a par ailleurs appelé le PS à renoncer à son alliance avec LFI.