«Le NFP peut tenir si nous nous en tenons au programme que nous avons travaillé pendant des mois, qui est chiffré, qui permet de résorber petit à petit le déficit sans que ça pèse sur le pouvoir d’achat».
Aurélie Trouvé, député Insoumise et présidente de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a réaffirmé ce 5 décembre sur une radio publique la détermination du Nouveau Front Populaire (NFP) à remplacer la coalition centriste au pouvoir.
La veille, le gouvernement Michel Barnier a été renversé suite à l'adoption de la motion de censure déposée par le NFP. Vote au cours duquel les voix du Rassemblement national (RN) s'étaient jointes à celle de la gauche.
La gauche veut reprendre la main
La présidente du groupe Insoumis (LFI) à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a réclamé sur le plateau d'une chaîne privée «l’organisation d’une présidentielle anticipée», estimant qu’un tel scénario est «la seule issue à moyen terme».
Favorable à la destitution du président, LFI insiste sur la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la crise politique que traverse la France.
Le coordinateur national du mouvement des Insoumis, Manuel Bompard, a réclamé sur les ondes de RTL la nomination d’un Premier ministre de gauche, affirmant qu'«il n'est pas possible que les perdants des 2 dernières élections soient nommés à Matignon alors que c'est le Nouveau Front populaire qui est sorti en tête».
Chez les socialistes, le Premier secrétaire Olivier Faure a réclamé sur France Inter que le président contacte les chefs de partis et les présidents de groupes parlementaires «ayant participé au front républicain» pour les rencontrer. La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, de son côté, a demandé à son camp de réfléchir et d’échanger pendant 24 heures pour envisager la suite dans le «champ républicain», excluant ainsi le RN.
«On est prêts à travailler avec tout le monde, sauf avec le Rassemblement national avec qui on ne partage absolument rien», avait déclaré la veille sur une chaîne privée, dans la foulée du vote, celle qui fut désigné l'été dernier candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) pour Matignon, Lucie Castets.
Le RN met en garde, le centre reprend son souffle
Marine Le Pen a réagi, exhortant le nouveau Premier ministre à «discuter avec l'ensemble des forces de l'Assemblée nationale pour travailler à un compromis sur le budget».
Allié de Marine Le Pen, Éric Ciotti, qui a voté la censure, a évoqué sur CNews «la première étape de la reconstruction», appelant à regarder vers «les États-Unis, l’Argentine avec à leur tête des hommes courageux n’ayant pas peur du système».
Sébastien Lecornu, ministre démissionnaire des Armées souvent pressenti pour remplacer Michel Barnier à Matignon, a évoqué une «terrible nouvelle pour les Français» sur RTL et affirmé qu’il fallait «tout faire pour que les socialistes se détachent de La France insoumise». «Le RN et le NFP ont mêlé leurs voix pour déstabiliser le pays», avait dénonce son homologue de l'Économie, Antoine Armand, dans un message posté sur X dans la foulée de l'adoption de la motion de censure.
Du côté de la majorité macroniste, le ministre démissionnaire de l’Économie Antoine Armand a dénoncé «un acte à l’opposé du patriotisme, le RN et le NFP ont mêlé leurs voix pour déstabiliser le pays». La porte-parole Maud Bregeon a évoqué de son côté «un front antirépublicain inédit» qui a «réuni ce soir les forces d’extrême-droite, d’extrême-gauche et d’un parti qui gouvernait hier», soulignant ici la participation des socialistes à la motion de censure.
Le président de la République Emmanuel Macron n’a pour l'heure pas commenté le vote de cette motion de censure. Il devrait prendre la parole dans la soirée, au journal télévisé.