«Nos électeurs ont le droit d'être entendus. Le moindre respect à leur égard serait de tenir compte de leurs demandes. Ce que je veux, c'est que les Français et leur économie ne soient pas saignés à blanc.» Dans un entretien paru le 1er décembre dans le journal La Tribune du Dimanche, Marine Le Pen a maintenu la pression à la veille du vote à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
Le budget de la Sécurité sociale doit être soumis à l'Assemblée nationale ce lundi 2 décembre à 15 heures et le Premier ministre devrait engager la responsabilité du gouvernement via le recours à l'article 49.3.
Le RN veut plus de concessions du gouvernement
Après avoir obtenu un recul du gouvernement Barnier sur les taxes concernant l’électricité, Marine Le Pen en veut plus et dénonce le manque de dialogue avec l’exécutif. Dans les colonnes du journal de sensibilité centriste La Tribune du Dimanche, la présidente du groupe RN au Palais Bourbon a regretté que son groupe, «le premier groupe à l'Assemblée», n’ait pas été consulté sur l’élaboration du budget. «Nous restons constructifs», a-t-elle affirmé, tout en faisant savoir au Figaro par son équipe proche que le RN votera la motion de censure, «sauf revirement total du gouvernement». Elle ajoute avoir «tiré juste les conséquences» des déclarations «fermant la porte ce matin», c’est-à-dire le 1er décembre, veille du vote.
Une intention confirmée le 2 décembre par le président du RN Jordan Bardella au micro de RTL. L’eurodéputé a ainsi déclaré : «À partir du moment où Michel Barnier poursuit la politique d'Emmanuel Macron, le Rassemblement national censurera ce gouvernement.
Le chef de parti a pointé du doigt plusieurs éléments du PLFSS dont le RN avait fait une «ligne rouge» à ne pas dépasser : le maintien voire l'augmentation de l'Aide médicale d’État ou encore le déremboursement des médicaments.
Le centre macroniste entre signes de dialogue et inquiétude
Dans le même temps, sur l’antenne de CNews et Europe 1, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon affirmait : «Nous ne sommes pas sectaires, notre porte a toujours été ouverte». Elle s'est dite «très inquiète de ce qui se passerait dans les jours qui suivraient une éventuelle motion de censure».
Le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre d’Emmanuel Macron Roland Lescure a fustigé l’attitude du RN qu’il a qualifié sur les ondes de France Info de : «Machiavel aux petits pieds qui joue avec l'argent des Français» , et l'homme d'affaire d’affirmer concernant la motion de censure que Marine Le Pen «décidera selon son intérêt personnel et à la dernière minute».
Alors que la situation semble dans l’impasse quelques heures avant la présentation de la loi de financement de la Sécurité sociale devant la Chambre basse, un retournement de situation n’est pas impossible, mais il restera encore le vote du budget de l’État, qui doit avoir lieu avant Noël.
En cas de motion de censure et donc d’éviction du gouvernement, de nombreuses personnalités politiques ont appelé à la démission du président Macron.