«Nous avons évoqué tous les sujets d'importance, mais le Premier ministre m'est apparu campé sur ses positions».
Sortie de l’hôtel de Matignon, où elle avait rendez-vous avec le Premier ministre Michel Barnier ce 25 novembre, l'ancienne présidente du parti Rassemblement national (RN) à l'Assemblée, Marine Le Pen, n’a pas semblée convaincue.
Alors que le budget 2025 pourrait être adopté par un recours au 49-3, le chef du gouvernement français reçoit les chefs des groupes parlementaires d'opposition. Une opposition qui menace de renverser son gouvernement, via une motion de censure.
Si la porte semble se refermer du côté du RN, alors que le vice-président du parti Sébastien Chenu affirmait le 19 novembre que Michel Barnier «crée les conditions d'une motion de censure», une voix pourrait s’ouvrir à gauche avec le Parti socialiste.
Des députés socialistes entrouvrent la porte à un «accord de non-censure»
«Je proposerai à tous les présidents de groupe du Sénat et de l'Assemblée nationale de l'arc républicain de poser la question des conditions d'une non-censure», a déclaré le chef du groupe socialiste (PS) à l’Assemblée nationale Boris Vallaud, sur les ondes de France Inter le 24 novembre.
Sa prise de parole a été saluée par plusieurs élus, notamment le député socialiste de l’Eure Philippe Brun qui a félicité son collègue d’avoir «appelé l'ensemble des groupes politiques républicains à se retrouver pour ouvrir des discussions», ajoutant que «l'accord de non-censure est une idée qui fait son chemin».
Une hypothétique entente entre le gouvernement, si elle n'est pas encore à l'ordre du jour, a dores et déjà été écartée par Jean-Luc Mélenchon, qui affirme que le PS est «à la recherche d'une union nationale, pour transformer le NFP en "nouveau socle commun" avec d'autres. Le PS cherche des alliés. Mais ce sera sans LFI».
L’hypothèse d’une alliance des socialistes avec le gouvernement semble néanmoins improbable et l’«accord de non-censure» entre les socialistes demeure cependant hypothétique. Un sondage Ifop paru le 15 novembre indiquait ainsi que 61% des sympathisants socialistes étaient favorables au vote d’une motion de censure contre le gouvernement Barnier.
Au cours de la journée du 25 novembre, le Premier ministre doit rencontrer les chefs des groupes parlementaires d’opposition : Stéphane Lenormand pour Liot, Éric Ciotti pour l’Union des Droites Républicaines, Mathilde Panot pour LFI, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard pour les Écologistes.
Le 27 novembre, ce sera au tour des socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner de se rendre à Matignon, et, le lendemain, des communistes André Chassaigne et Cécile Cukierman.