France

L’Assemblée nationale rejette le budget remanié par la gauche

Les députés ont voté mardi 12 novembre contre le volet recette du budget de l’Etat remanié par la gauche. C’est la version initiale du texte du gouvernement qui sera débattue au Sénat. Le NFP dénonce une alliance du centre, de la droite et du RN.

Avec 362 voix contre et 192 pour, le budget présenté à l’Assemblée nationale le 12 novembre a largement été rejeté par les députés de la coalition gouvernementale mais aussi par les élus du Rassemblement national. Le texte, largement remanié par le Nouveau Front Populaire, est donc abandonné.

La partie recette n’étant pas votée, celle concernant les dépenses ne fera pas l’objet d’un examen. Le Nouveau Front Populaire (NFP) s’insurge contre le vote commun de la majorité gouvernementale et du Rassemblement National (RN).

Une «alliance» pointée du doigt

«L'alliance Macron-Barnier-Le Pen sombre pour de bon. Ils ont voté contre leur propre texte, transformé par nos amendements pour plus de justice fiscale». La vice-présidente de l’Assemblée nationale Clémence Guetté a dénoncé, à l’instar de nombre de ses collègues, le rejet par une majorité de députés du budget remanié par le NFP. Le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a de son côté fustigé l’attitude des députés du centre et de la droite : «après des semaines d’absentéisme, les députés macrono wauquieristes sont donc revenus pour ajouter leurs voix à l’extrême droite pour voter contre le budget de la France».

Des élus ont également mis en avant les conséquences de ce vote négatif notamment en matière de coût de l’électricité. Alma Dufour de LFI affirme ainsi : «le NFP avait supprimé la hausse de taxe sur l’électricité. Dites merci à Bardella et Le Pen si vos factures augmentent encore cet hiver».

François Ruffin, député Picardie Debout (NFP) à qui l’on prête des ambitions présidentielles, dénonce : «la Macronie et le RN votent contre un budget (un peu) plus juste ! Où les gros payaient (un peu) plus gros, et les petits (un peu) plus petit. Avec des impôts sur les plus riches et de la TVA en moins pour les modestes. Même ça, pour eux, c'est trop».

Le président de la Commission des finances Éric Coquerel retient lui «une première victoire» et cela «même si le texte part au Sénat dans sa version initiale» expliquant que «pour la première fois sous la Ve République, un budget est rejeté par les partisans du gouvernement».

Le RN et la majorité s’expliquent

De son côté la présidente du groupe RN à l’Assemblée Marine Le Pen s’est expliquée sur le réseau social X affirmant que : «les membres de la coalition gouvernementale qui ont saboté leur propre budget, en laissant le champ libre au Nouveau Front populaire […] ont voté contre leur propre budget. C’est une première».

Comme l’ancienne candidate à la présidentielle, le député Les Républicains (LR) Vincent Jeanbrun renvoie dos à dos ses deux adversaire, ici le NFP et le RN en expliquant que LFI et le RN «ont déformé» la «copie initiale» du gouvernement.   

Après ce rejet du volet recette du budget de 2025, c’est la version initiale du texte du gouvernement, avec les amendements de son choix, qui va finalement être débattue au Sénat. Le texte sera examiné par une chambre où la droite LR est majoritaire et reviendra ensuite devant l’Assemblée nationale où le gouvernement devrait avoir recours au mécanisme du 49.3 et donc se passer du vote des députés.