France

Grèves dans le transport aérien et à la SNCF, colère des agriculteurs : le début d’un hiver de mobilisation sociale ?

Le syndicat national des pilotes de ligne a appelé à la grève le 14 novembre contre la fiscalité du transport aérien. Les syndicats de la SNCF ont également appelé à une grève illimitée en décembre. Une grogne qui vient s'ajouter à la colère des agriculteurs qui ont prévu de reprendre les blocages cette semaine.

Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) a appelé «l’ensemble des salariés du secteur de l’aérien» à une journée de mobilisation le 14 novembre. Objectif : contester l’approbation par l’Assemblée nationale d'un amendement gouvernemental prévoyant d'alourdir la fiscalité sur le transport aérien. Ce syndicat, majoritaire dans la profession, appelle en outre à un rassemblement devant le Palais Bourbon.

Un appel, suivi le 10 novembre par l’UNSA transport, l’UNSA PNC, la CFE-CGC FNEMA, l’UNAC, le SNPNC-FO et FEETS-FO qui ont également appelé les salariés du secteur à se rassembler devant l'Assemblée nationale. Tous réclament le retrait de l'amendement.

Dans un communiqué de presse, le SNPL s’insurge «contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire sur l’aérien», alors qu'Air France-KLM a déjà répercuté la hausse de la taxe de solidarité du budget 2025 sur le prix des vols à partir du 1er janvier.

Les pilotes craignent «des dizaines de milliers de suppressions d’emplois en France»

Le SNPL estime que l’Etat «demeure sourd aux mises en garde de l’ensemble des acteurs du secteur» aérien et que cette nouvelle taxe «entraînera à terme des dizaines de milliers de suppressions d’emplois en France». Par ailleurs le syndicat fait valoir «l’affaiblissement des opérateurs français […] vis-à-vis de leurs concurrents européens et internationaux», ainsi qu’un risque pour l’activité touristique en France.

Le SNPL réclame «le retrait ou la suppression» de l’amendement prévoyant l’augmentation de cette taxe sur les billets d’avion.

Le 10 novembre, sur France info, le ministre des Transports François Durovray, membre du parti Les Républicains (LR), a défendu cette taxe. «Elle a à la fois une vertu de contribution au rétablissement des comptes de l’État, mais aussi une visée environnementale», a-t-il plaidé. 

Des mobilisations annoncées à la SNCF et du côté des agriculteurs

Au delà du transport aérien, d’autres secteurs menacent de se mettre en grève en cette fin d'année, notamment du côté de l’agriculture et du ferroviaire, alors que le contexte social français est morose avec notamment les récentes annonces de suppression de milliers de poste dans la grande distribution et l’industrie.

La CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminot ont lancé un préavis de grève illimitée à partir du 11 décembre, reconductible par période de 24 heures, réclamant un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, la division consacrée au fret ferroviaire. Ils protestent par ailleurs contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales.

Ces syndicats de la SNCF ont par ailleurs réitéré leur appel à cesser le travail du 20 novembre au soir au 22 novembre au matin. Le ministre des Transports en a ici appelé, toujours au micro de la radio publique, à «l’esprit de responsabilité», s’interrogeant : «Qui peut imaginer que la France se retrouve bloquée ?».

Les agriculteurs ont également appelé à des mobilisations cette semaine. Le premier syndicat agricole, la FNSEA, ainsi que les Jeunes agriculteurs, ont appelé à la reprise des blocages routiers «à partir» du 15 novembre. En cause : la signature d’un accord entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) qui pourrait avoir lieu dès la réunion du G20 organisée les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro.

La Coordination rurale a notamment invité ses adhérents et sympathisants à se mobiliser le 14 novembre dans les Bouches-du-Rhône, alors que la centrale mène des actions dans plusieurs régions depuis le début de la rentrée de septembre, se dressant contre le traité Mercosur ainsi que les normes européennes ou encore les politiques des «bas prix».