2 389 suppressions d'emplois sur quelque 54.000 salariés: le géant de la grande distribution Auchan a annoncé aux représentants du personnel la suppression de près de 5 % de ses effectifs le mardi 5 novembre. Une journée noire pour l’emploi dans le pays, alors que dans le même temps, le constructeur Michelin faisait savoir qu’il allait fermer deux usines – à Cholet dans le Maine-et-Loire et à Vannes dans le Morbihan – laissant un peu plus de 1 200 salariés sans emploi. En une journée, c’est donc la suppression de plus de 4 000 postes directs qui a été annoncée sur le marché de l’emploi français.
La politique industrielle du gouvernement en question
«Le mythe entretenu par le gouvernement selon lequel sa politique industrielle serait une réussite se fracasse sur la réalité». Pour le chef de file du groupe communiste (PCF) à l’Assemblée, André Chassaigne, ces annonces battent en brèche les « mythes » et « le mensonge » du gouvernement en matière de politique industrielle.
Le député a fait savoir qu’il interrogerait le Premier ministre Michel Barnier à ce propos. Le secrétaire général du PCF, Fabien Roussel, a évoqué une «journée noire pour l’emploi en France».
Côté syndical, des mouvements de grève ont déjà éclaté à Cholet, où des salariés se mobilisent contre la perte de leur emploi, mais aussi à Vannes.
A droite, c’est l’avocat Pierre Gentillet, ancien candidat pour le Rassemblement national (RN) aux élections législatives qui s’est indigné sur le réseau social X de cette annonce : «On ne mesure pas assez la catastrophe sociale qui s'annonce. De nombreuses entreprises sont en situation critique et des plans records de licenciements sont annoncés en France». Et d’accuser : «La politique d'Emmanuel Macron est directement responsable de ce désastre».
En plus des suppressions de postes, le groupe Auchan va fermer trois hypermarchés, ceux de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Bar-le-Duc (Meuse) et Woippy (Moselle), mais aussi trois entrepôts dédiés à la livraison à domicile.
De son côté, Michelin fermera ses deux usines au plus tard début 2026. Il s’agira de 955 emplois perdus à Cholet et 2999 à Vannes. L’entreprise s’est engagée à aider ses salariés à retrouver un emploi pérenne.