France

Colère des agriculteurs européens : plusieurs actions coup de poing en France à la veille d'une nouvelle mobilisation

Les agriculteurs ont multiplié les actions coup de poing dans l’Hexagone, alors que les syndicats nationaux ont appelé à une reprise de la mobilisation au 15 novembre. Ils estiment que les promesses qui leur ont été faites n’ont pas été tenues et la perspective d’un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur a mis le feu aux poudres.

En France, plusieurs villes et routes ont été le théâtre ces derniers jours d’actions coup de poing d’agriculteurs en colère. Le 25 octobre, à Périgueux (Dordogne), une trentaine d’agriculteurs de la Coordination rurale ont «organisé un enterrement de l’agriculture française» a rapporté Sud-Ouest.

À 250 kilomètres plus au sud, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), à l’appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, près d'une centaine de paysans ont déversé devant la préfecture des panneaux de communes.

Même chose à Tarbes, devant la préfecture des Hautes-Pyrénées, où s'étaient réuni une soixantaine d'agriculteurs. Le 22 octobre, c'est devant la préfecture du Tarn-et-Garonne, à Montauban, juste au nord de Toulouse, que près de 250 panneaux de communes ont été déposés.

«Les agriculteurs sont à bout, on n'est pas respectés par nos politiques», lançait aux caméras de BFMTV Laurent Dubost, secrétaire général à la Coordination rurale 13. Assurant «ne plus rien avoir à perdre», ce viticulteur a entrepris, dans la nuit du 24 au 25 octobre, avec d'autres confrères, de bâcher des radars dans le pays d'Aix-en-Provence.

Dans la nuit du 22 au 23 octobre, c'est en Moselle que les Jeunes agriculteurs ont mené une «quinzaine d'actions coup de poing» ciblant là aussi les radars routier du département, rapportait une radio publique locale.

Accord UE-Mercosur : «une ligne écarlate», averti le patron du premier syndicat agricole

Ces opérations coup de poing surviennent alors les syndicats d’agriculteurs majoritaires ont appelé à une mobilisation «à partir» du 15 novembre. En cause : la signature d’un accord entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) qui pourrait avoir lieu dès la réunion du G20 organisée les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro. Un accord désigné comme «une ligne écarlate» par Arnaud Rousseau le Président de la FNSEA, premier syndicat agricole de France.

Dans la presse régionale, son n°2, Jérôme Despey, témoigne de cette colère qui monte de nouveau dans le monde agricole français. «Les paroles ne suffisent plus, on veut des faits et des actes», a-t-il déclaré à Midi-Libre, dans un entretien publié le 25 octobre.

Le vice-président de la FNSEA renvoie aux promesses qui avaient été faites en début d’année par le gouvernement de Gabriel Attal. Promesses qui devaient prendre corps dans la loi d’orientation agricole, qui a «été totalement chavirée par la dissolution» de l’Assemblée décidée en juin par Emmanuel Macron, a rapporté le syndicaliste, également Président de la Chambre d’agriculture du Gard.