Le statut de pays «le plus fécond» d’Europe a-t-il fait son temps ? Selon une note d’information de la Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance (Depp) publiée le 18 octobre, le nombre d’élèves dans le primaire en France a reculé en un an de 1,2% pour s’établir à 6 261 780.
«L’effectif est en recul de 78 100 élèves par rapport à la rentrée précédente (-1,2%), sous l’effet de la démographie», a expliqué la Depp, ajoutant que cette baisse était «plus sensible en élémentaire (-1,5%, soit 61 200 élèves de moins) que dans le pré-élémentaire (-0,8%, soit 18 800 élèves de moins) et concerne presque tous les niveaux».
Dans le détail, toutes les académies sont en baisse à l’exception de celles de Mayotte et de Guyane où le nombre d’élèves a respectivement progressé de 1,7 et 1,3%. En queue de peloton, figurent les académies de Lille (-2,3%), de Nancy-Metz (-2,1%) et de Besançon-Reims (-2%).
Une «baisse du nombre d’élèves qui devrait s’accélérer» en 2025, selon le ministère
Cette publication survient une semaine après l’annonce du gouvernement de son souhait de supprimer 4 000 postes d’enseignants en raison de la baisse démographique. Pour justifier cette décision, la rue de Grenelle avait mis en avant la baisse du nombre d’élèves «qui devrait s’accélérer avec 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025».
Une potentielle baisse d’environ 0,5% des effectifs du corps enseignant de l’Éducation nationale (853 700 à la rentrée 2022) qui a été dénoncée par les syndicats comme une «véritable saignée» et un «sabordage de l'école publique».
Selon les données de l'INSEE, la démographie française est en recul depuis plus d'une décennie. En 2023, selon cette source, le nombre de naissances était 6,6% inférieur à celui de 2022 et 20% inférieur à celui de 2010, considéré comme le «dernier pic des naissances».