«M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU». Tels sont les propos qu'aurait tenus le président français le 15 octobre, pendant un Conseil des ministres, selon Le Parisien. «Par conséquent ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU», aurait-t-il ajouté.
Une déclaration qui fait réagir non seulement le principal intéressé, mais aussi le Conseil représentatif des organisations juives de France, le Crif. Son président, Yonathan Arfi, a estimé dans un message posté sur le réseau social X que ces propos du président, «s’ils sont confirmés, sont une faute à la fois historique et politique».
«A l'heure où l'antisémitisme se nourrit de l'antisionisme, ces propos renforcent dangereusement le camp de ceux qui contestent la légitimité du droit à l'existence d'Israël», a-t-il ajouté dans son message. Yonathan Arfi a par ailleurs affirmé que la création de l'État d'Israël n’était pas le fruit d'une «décision politique» de l'ONU mais de «l'aspiration millénaire des Juifs au retour à Sion et le sacrifice de milliers d'entre eux».
Dans les rangs du bloc présidentiel à l'Assemblée nationale, une voix s'est élevée contre les propos qu'aurait tenus Emmanuel Macron : celle de Caroline Yadan, élue Ensemble pour la République (ex-Renaissance) de la 8ème circonscription des Français établis hors de France, qui comprend le territoire d'Israël. Cette dernière, qui a succédé au député Meyer Habib, a dénoncé une phrase «indigne» et s'est dite «scandalisée par tant d’inconséquence, de capitulation et d’absence de hauteur de vue».
«L’ONU a approuvé des centaines de décisions antisémites», accuse Netanyahou
Dans un communiqué de presse publié sur le site du gouvernement israélien, le bureau de Benjamin Netanyahou a répondu au président français. Selon lui la création d’Israël n’est pas le résultat d’«une décision de l’ONU» mais «la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de nos combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste, y compris du régime de Vichy en France».
«Il convient également de rappeler qu'au cours des dernières décennies, l'ONU a approuvé des centaines de décisions antisémites contre l'État d'Israël, dont le but est de nier le droit à l'existence du seul et unique État juif et sa capacité à se défendre», conclut ce message. Dans un autre communiqué, faisant état d'un échange téléphonique entre le Président français et le Premier ministre israélien, celui-ci a «déclaré qu’il était opposé à un cessez-le-feu unilatéral, qui ne changerait pas la situation sécuritaire au Liban».
En pleine polémique autour de tirs israéliens ayant blessés plusieurs soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, la Finul, le Premier ministre israélien est mis en cause par l’ONU, mais également par des États dont les Casques bleus sont déployés au Liban, notamment la France ou l’Italie. Des «attaques» jugées «inacceptables» par la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni qui, rapport le quotidien libanais L’Orient-le jour, a appelé le 13 octobre son homologue israélien.