France

Flambée des prix à la Martinique : la révolte populaire se poursuit malgré l'instauration d'un couvre-feu nocturne

À la Martinique, un couvre-feu nocturne a été instauré en raison des violences urbaines liées au mouvement de contestation contre la flambée des prix. Depuis la soirée du 9 octobre, les nuits dans l’île antillaise sont marquées par des pillages, des incendies et des violences. Bilan : au moins trois morts et une dizaine de blessés.

Un couvre-feu de 21h à 5h a été décrété par le préfet à la Martinique suite aux violences urbaines perpétrées en marge des protestations contre la vie chère. La flambée des prix dans l’île antillaise a suscité une révolte populaire qui a tourné au chaos.

Au moins trois personnes ont trouvé la mort tandis que 12 autres parmi la population civile ont été blessées, selon une source préfectorale citée par la presse française. En tout, 32 interpellations ont été effectuées, 150 véhicules ont brûlé et 14 locaux commerciaux ont été incendiés.

Depuis le 9 octobre, les nuits martiniquaises sont agitées, des magasins ayant été incendiés ou pillés, alors que des barrières enflammées ont été installées dans plusieurs communes. À la suite de ces violences, 26 policiers et gendarmes ont été blessés, dont un par balle. Un individu a, par ailleurs, été tué par balle dans des circonstances indéterminées. Ce dernier, retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d’un centre commercial, est décédé à l’hôpital, selon la préfecture. «Aucun policier [ni] aucun gendarme n’a fait usage de son arme» durant cette nuit de violences, a-t-elle encore précisé.

Des prix fous

Début septembre, la mobilisation contre la vie chère a été lancée par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif citoyen exigeant un alignement sur l'Hexagone des prix des produits alimentaires qui sont 40% plus chers à la Martinique, d’après la presse française. Les précédentes violences urbaines avaient déjà amené la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne, sans résultat.

Les prix sur place sont en moyenne 40% plus élevés qu’en France métropolitaine. Un comparatif des prix entre la Martinique et la métropole a été effectué par les médias locaux, montrant par exemple une hausse de 684% du prix du pain de mie, passé de 1,46 à 11,45 euros, ou de 257% pour un dessert, passé de 2,35 à 8,39 euros. Le Kit Tortilla se vend désormais à 11,65 euros, soit une hausse de 348% par rapport à son ancien prix, le flacon de shampoing coûte 14,43 euros et un pack de six bouteilles d’eau minérale 9,25 euros, contre moins de 3 euros précédemment.

Une table ronde sur le thème du coût de la vie élevé est prévue ce 12 octobre à 15h. Elle doit réunir le RPPRAC, mouvement en pointe de la mobilisation, et les acteurs économiques, les élus, les services de l’État et la Collectivité territoriale de Martinique (CTM). Les cinq débats précédents n'ont pas donné de résultat satisfaisant pour les protestataires.