France

«Alliance des perdants», «plat avarié» : les oppositions étrillent déjà le nouveau gouvernement

Les premiers noms évoqués pour composer le futur gouvernement Barnier ont suscité un tollé dans les oppositions. De la coalition des gauches au Rassemblement national, les critiques ont fusé et laissent entrevoir une rentrée parlementaire tendue.

«Tout ceux qui ont perdu l’élection vont rentrer au gouvernement. Nous vivons un moment grave.»

Interrogée sur les ondes d'une radio publique française ce 20 septembre, Sandrine Rousseau, députée écologiste de la coalition des gauches du Nouveau Front populaire (NFP), a sévèrement jugé les premiers noms susceptibles de former l’exécutif dirigé par Michel Barnier.

Elle s’en est également prise au Rassemblement national : «Si le RN essaie de faire croire qu'il est l'opposition à Emmanuel Macron, il en est aujourd'hui le premier complice.»

Une critique qui est unanime à gauche, notamment du côté de la France Insoumise (LFI). Sur le plateau d'un chaine privée, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a de son côté estimé que «nous avons un Gouvernement qui s'annonce recycler tous les perdants des élections» et d’évoquer «une extrême droitisation de la macronie» ainsi qu'une «orientation politique macrono-lepéniste».

«Parodie de démocratie», «mépris des urnes» et appel à manifester

Sur X (ex-Twitter), le député socialiste Arthur Delaporte a ainsi estimé qu’Emmanuel Macron s’était allié avec «la droite la plus rance». «Quel mépris des urnes !», a-t-il dénoncé. «La France est devenue une parodie de démocratie», s'est de son côté emporté l’Insoumis Louis Boyard

Le 19 septembre, c’est le président de la commission des finances à l'Assemblée Éric Coquerel qui prédisait lors d’un entretien dans le studio d'une radio : «Tout va imploser avant même la discussion budgétaire entre les macronistes et les Républicains.»

Les forces de gauche ont par ailleurs prévu de manifester le 21 septembre partout en France, à l’image de Carlos Martens Bilongo, contre «le gouvernement Macron-Barnier», les Insoumis ajoutant à cela la procédure de destitution d'Emmanuel Macron qu'ils ont engagé. Les Écologistes ont également appelé à la mobilisation.

Un gouvernement aussi critiqué à droite

De son côté, le RN a dénoncé, via son député Sébastien Chenu, un gouvernement qu’il compare à «un plat avarié». Le député du Nord raille également Les Républicains qui affirmaient, rappelle-t-il, leur opposition à Emmanuel Macron en juillet 2024 pour finalement «bosser avec la Macronie» en septembre 2024.

Le président de Debout la France (DLF) Nicolas Dupont-Aignan se montre également très critique à l'endroit du futur gouvernement Barnier, au regard des premiers noms pressentis. «Après avoir laissé fuiter une menace de démission Michel Barnier nous prépare le rassemblement des personnalités qui ont détruit la France depuis 20 ans», a-t-il fustigé dans une vidéo postée sur X, évoquant «un véritable radeau de la méduse du système».

Selon la presse française, le gouvernement Barnier devrait réunir 38 ministres, dont 16 de plein exercice. Parmi ceux-ci, les éléments du parti présidentiel seront majoritaires puisqu’au nombre de sept. Il devrait également compter trois membres des Républicains, deux du MoDem, un d'Horizons, un de l'UDI, ainsi qu’un divers droite et un divers gauche.

Le discours de politique générale de Michel Barnier devrait lui se tenir le 1er octobre. Parmi les postes clés, l’Intérieur reviendrait au président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau. Les Armées et les Affaires étrangères seraient maintenus dans le giron du gouvernement sortant avec toujours Sébastien Lecornu mais aussi Jean-Noël Barrot jusqu’alors ministre «chargé de l’Europe».