La saga judiciaire entourant l’acteur français Gérard Depardieu n’en finit pas. Six ans après les faits qui lui sont attribués par la plaignante, l’actrice Charlotte Arnould, l’acteur a vu le parquet de Paris requérir un procès pour viol à son encontre.
L’information dévoilée ce 22 août dans la presse française concerne un réquisitoire signé le 14 août dans lequel le parquet réclame le renvoi de Gérard Depardieu devant la cour criminelle départementale pour être jugé pour viols par pénétration digitale et agressions sexuelles, commis les 7 et 13 août 2018. Charlotte Arnould avait alors 23 ans.
Le réquisitoire du parquet a été transmis au juge d’instruction qui doit déterminer si l’acteur âgé de 75 ans sera ou non renvoyé devant la cour criminelle.
Un laborieux parcours judiciaire
Charlotte Arnould a porté plainte une première fois le 27 août 2018 à la gendarmerie de Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône. Elle accusait alors Gérard Depardieu de l'avoir violée à deux reprises, le 7 août puis le 13 août, au domicile parisien de l'acteur où elle s'était rendue pour lui demander des conseils, celui-ci étant un ami de son père.
Sa plainte a été classée sans suite après neuf mois d’investigation, le parquet de Paris ayant à cette époque estimé que l'infraction n'avait pas pu être caractérisée. L’actrice a alors déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. Un juge d'instruction nommé en décembre 2020 a estimé qu'il existait des indices graves et concordants et a mis l’acteur en examen pour «viol» et «agression sexuelle».
Le mouvement féministe salue l'annonce du parquet
Pour l’avocate de l’actrice, Me Carine Durrieu-Diebolt, cette avancée dans la procédure est «un énorme pas en avant pour aller vers un procès. Plusieurs militantes féministes ont affiché leur soutien à l’actrice, à l’image de Marie Coquille-Chambel, sur X (ex-Twitter). Selon elle, c'est «une victoire d’avoir réussi à aller au-delà du non-lieu».
De son côté, Gérard Depardieu a toujours contesté les faits et évoque des «caresses consenties». Il s’était notamment défendu dans les colonnes du Figaro dans une lettre datée du 1er octobre 2023, affirmant notamment : «Il n'y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation.»
Plusieurs plaintes et mises en cause se sont accumulées au cours des dernières années à la faveur notamment du mouvement MeeToo. En avril 2024, Gérard Depardieu a été placé en garde à vue après avoir été accusé d’agression sexuelle par deux femmes pour des faits susceptibles d'avoir été commis en septembre 2021 sur le tournage du film Les volets verts de Jean Becker. Pour cela, il sera jugé en octobre 2024.
Le cas de Gérard Depardieu fait l’objet de vifs débats entre les détracteurs et les soutiens de l’artiste. En décembre 2023, le président Emmanuel Macron s’était indigné d’une «chasse à l’homme» contre l’acteur, suscitant la colère de militantes féministes.