France

«Pacte d’action» : Gabriel Attal tente de trouver une majorité à l’Assemblée

En présentant un «pacte d’action» aux groupes parlementaires de l’Assemblée nationale ce 13 août, le Premier ministre sortant Gabriel Attal poursuit la recherche d’une majorité... mais exclut déjà LFI, le RN et les élus «ciottistes».

Dégager une majorité parlementaire en ayant recours au «dialogue»  et au «dépassement des clivages habituels», c’est ce que propose le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale Gabriel Attal ce 13 août. Le Premier ministre sortant envisage, dans une lettre envoyée aux chefs de six groupes parlementaires, «six chantiers prioritaires» pour le pays et se félicite que «d’autres groupes politiques» se soient engagés dans une démarche analogue, faisant référence aux alliés des macronistes du parti Horizons d’Édouard Philippe et au Nouveau Front populaire.

Ce 13 août également, le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli a lancé un appel à «la gauche de gouvernement et à la droite républicaine».

Plus d’un mois après les législatives anticipées qui ont placé le parti présidentiel en deuxième position dans l’hémicycle, le chef de gouvernement démissionnaire dit vouloir créer une alliance de la «gauche républicaine» à la «droite républicaine».

«Bâtir des compromis législatifs tournés vers l’intérêt des Français»

Dans sa missive, le Premier ministre sortant décline les six chantiers qu’il juge prioritaire : le «rétablissement des comptes publics» et le renforcement de la «souveraineté économique», la «défense de la laïcité» et le «renouveau de nos institutions», le pouvoir d’achat ainsi que le logement et le travail, l’environnement, la sécurité et enfin les services publics, «au premier rang desquels l’éducation et la santé».

Des éléments que le chef de file des élus macronistes à l’Assemblée veut utiliser comme «base» pour «engager des discussions» avec les autres partis. Des discussions que le ministre démissionnaire n’entend cependant pas mener avec tous les groupes présents à l’Assemblée nationale puisque les chefs des groupes Insoumis, Rassemblement national et À Droite ne comptent pas parmi les destinataires du courrier. Le Premier ministre confirme ainsi s’en tenir au concept d’«arc républicain» et exclure les formations politiques jugées infréquentables.  

La démarche du Premier ministre sortant a été doublée d’un courrier sensiblement identique présenté par son ancien conjoint quelques heures plus tard, le ministre des Affaires étrangères sortant Stéphane Séjourné, qui présente pour sa part «sept chantiers prioritaires», ajoutant la «souveraineté militaire de la France» à la liste de Gabriel Attal.

Les partis destinataires de ces courriers ne se sont pas encore exprimés, à la différence des Insoumis qui ont réagit au message de Stéphane Séjourné. Ainsi, Ersilia Soudais, députée réélue en juillet, a-t-elle écrit sur le réseau social X (ex-Twitter) : «Pour que vous soyez à la hauteur, il faudrait que vous commenciez par reconnaître votre défaite. Vous êtes vraiment usants.» Son collègue du RN Thibaut François a ironisé : «"Républicain" vous vous foutez de plus de dix millions de Français. Le parti de l’élite présidentielle. Vivement 2027.»