«Je confirme que certains journalistes accrédités ont reçu une décision a posteriori de la part des autorités compétentes qui revenaient sur l'accréditation», a déclaré à la presse ce 29 juillet Anne Descamps, directrice de la Communication des JO.
«En tant que comité d'organisation Paris-2024, nous appliquons la décision sans être partie prenante du rationnel de ces informations qui ne nous sont pas communiquées », a-t-elle ajouté, indiquant ne pas disposer du «nombre exact des journalistes» visés.
La veille, l’agence russe TASS avait indiqué que quatre de ses journalistes, qui avaient pourtant assisté à la cérémonie d’ouverture vendredi dernier et à plusieurs épreuves, s’étaient vus retirer leur accréditation. Une mesure «complètement inattendue ».
«Le respect des droits des journalistes et la liberté d'expression sont des mots vides pour Macron», a réagi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, citée par l’agence TASS.
«Les journalistes russes ont déjà été confrontés à des restrictions de leurs activités professionnelles en France», a rappelé l’ambassade de Russie en France, aussi citée par TASS. «Cette fois, les Français se sont surpassés en retirant l'accréditation de journalistes travaillant déjà aux Jeux olympiques, sans aucune raison - apparemment, uniquement au motif qu'ils sont originaires de Russie», a ensuite dénoncé la représentation diplomatique.
Paris justifie son arbitraire par le «principe de précaution»
Cette nouvelle discrimination qui vise les journalistes russes intervient alors que la Russie a été bannie des JO 2024. Seuls 15 athlètes russes ont été acceptés, mais à condition de concourir sous un statut neutre. Ils ont de surcroît été exclus de la cérémonie d’ouverture.
Dans un entretien au JDD le 20 juillet, Gérald Darmanin avait expliqué avoir écarté de l'organisation des JO une centaine de suspects pour des risques supposés d'ingérence, mentionnant la Russie et la Biélorussie. Parmi eux, des journalistes : «Nous avons par exemple refusé des "journalistes" en grand nombre, qui prétendaient couvrir les Jeux. En revanche, nous avons accepté la présence de Russes qui travaillent pour le Comité international olympique (CIO) ». «Nous appliquons le principe de précaution», se justifiait le ministre.
L’agence RIA Novosti avait de son côté indiqué le 22 juillet que le comité d'organisation des JO de Paris avait refusé l'accréditation à tous les journalistes de RIA Novosti Sport, s'appuyant sur la décision des autorités françaises.
Le Kremlin a qualifié d’«inacceptable» le refus de Paris d'accréditer des journalistes russes aux Jeux olympiques, le jugeant attentatoire à la liberté des médias.