France

L’Etat islamique recrute dans l’armée française, paras et légionnaires en ligne de mire

Une douzaine d’anciens soldats français, dont la majorité appartenait aux forces spéciales et à la Légion étrangère, ont rejoint les djihadistes en Syrie et en Irak. Cette information a été confirmée aujourd’hui au Ministère de la Défense.

L’information sur les anciens soldats français convertis au djihad est apparue mercredi sur RFI et dans le quotidien l’Opinion.

Une source anonyme du ministère de la Défense l’a ensuite confirmée à l’AFP.

« On estime que près d’une douzaine d’anciens soldats ont rejoint ces groupes terroristes », a annoncé cette source. «  Le problème n’est pas les anciens soldats eux-mêmes mais le phénomène de radicalisation parmi nos forces  »

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui donnait une conférence de presse aujourd’hui sur les dernières mesures antiterroristes, n’a pas souhaité commenter explicitement cette question.

«  Les cas où les anciens soldats sont attirés par une aventure djihadiste sont très rares  », s’est-il contenté de dire.

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Le journaliste David Thomson, collaborateur à RFI et auteur d’un ouvrage sur les djihadistes français, croit que ces cas rares ne doivent pas être pris à la légère.

«  Ces gens qui arrivent [en Syrie et en Irak] sont déjà des combattants et ils connaissent la manière de combattre l'armée française », a dit Thomson au Figaro.

Parmi les soldats convertis au djihad, on trouve des anciens de la Légion étrangère et des régiments parachutistes, informe RFI en ajoutant que certains combattants ont avoué leur passé militaire sur les réseaux sociaux.

«  D'autres sont experts en explosifs, il s'agit de jeunes d'une vingtaine d'années. Certains sont convertis, d'autres issus de culture arabo-musulmane », rapporte RFI.

L’Opinion distingue un djihadiste français d’origine maghrébine qui a servi pendant cinq ans dans le prestigieux Premier régiment de parachutistes de la Marine française où il a suivi un entraînement destiné aux commandos d’élite.

Cet homme a ensuite été embauché par une société de sécurité privée et affecté sur des installations pétrolières dans la Péninsule arabique. Il s’y serait progressivement radicalisé vers la fin son engagement quinquennal puis aurait « disparu des écrans radars » avant qu’on retrouve ses traces en Syrie.

Le ministère de la Défense reconnaît la nécessité de surveiller plus étroitement les anciens soldats et dit prendre au sérieux la question de la prévention de la radicalisation parmi les jeunes recrues. Les unités de renseignement militaires vont embaucher 65 spécialistes supplémentaires à cet effet, a annoncé Le Drian mercredi.