Combien de Mirage la France va-t-elle céder à Kiev ? «La France pourrait céder seulement six exemplaires de Mirage 2000-5. Très peu», a affirmé le 17 juin Valeurs Actuelles (VA), citant une source militaire. Un chiffre qui fait pâle figure face aux autres donateurs de chasseurs occidentaux. La Belgique, voisine de la France, a promis 30 chasseurs F-16, auxquels s’ajoutent 24 appareils promis par les Pays-Bas, 22 par la Norvège et 19 par le Danemark.
Ce nombre s’explique notamment par le nombre de Mirage 2000-5 dont dispose la France, à savoir 26. Des appareils qui, par ailleurs, sont encore en service dans les forces aériennes du pays. «Si ce sont ces 26 exemplaires qui devront être cédés à l’Ukraine, on mettra l’armée de l’air à genoux», a mis en garde auprès de l’hebdomadaire le général (2s) Bruno Clermont.
«Le risque est d’affaiblir l’armée de l’air sans véritablement renforcer l’armée de l’air ukrainienne», a ajouté cet ancien directeur de la sécurité aéronautique d’État, soulignant que les F-16 répondent davantage aux besoins de l’armée ukrainienne. L’appareil américain «remplit un spectre de missions plus complet», a-t-il soutenu, contrairement à des Mirage 2000-5 spécialisés dans l’interception.
Une «coalition» voulue par Macron qui se réduit comme peau de chagrin
Interrogé le 6 juin, au moment de son annonce de cette cession, Emmanuel Macron avait refusé d’avancer un chiffre sur le nombre d’appareils qui pourraient être envoyés à l’Ukraine, déclarant que Paris était «en train de bâtir une coalition». «Contrairement à la "coalition artillerie", la France semble être seule sur ce dossier…», a pour sa part estimé VA.
L’hebdomadaire a en effet souligné que les pays disposant de Mirage 2000-5 se comptent sur les doigts d’une main : les Émirats arabes unis, l’Inde, la Grèce, le Qatar et les Taïwan. Difficile d’imaginer les Émiratis ou les Qataris, qui «ont de nombreux partenariats commerciaux avec la Russie», fournir des armes aux ennemis de cette dernière, a analysé VA. Les Taïwanais ? Ceux-ci ont «plus que jamais besoin de leurs Mirage» face à la Chine, poursuit le périodique. Quant à la Grèce, qui comme Paris est dans l’OTAN et l’Union européenne, elle «attend toujours ses livraisons de Rafale et fait pression sur la France pour les obtenir», conclut le média.
Au lendemain de l’annonce par le président français de son intention de céder à l’Ukraine des avions de combat, le porte-parole de la présidence russe avait qualifié d’«extrêmement provocatrices» ces déclarations, estimant que celles-ci venaient accroître les tensions sur le continent sans «rien apporter de positif». Pour l'armée française non plus, apparemment.