Tout comme à Londres ou à Berlin, plusieurs milliers de personnes sont descendues ce 18 mai dans les rues de la capitale française à l’occasion du 76e anniversaire de la Nakba. Un évènement à la résonnance toute particulière cette année en raison du conflit qui déchire, de nouveau, le Proche-Orient. Les manifestants ont ainsi dénoncé l’intervention armée israélienne dans la bande de Gaza, ainsi que le soutien de certaines chancelleries occidentales dont continue de bénéficier l’État hébreu.
«Ni un sou ni une arme pour la sale guerre, ni pour Israël ni pour l’Ukraine», ont ainsi scandé des manifestants brandissant des drapeaux du Parti des travailleurs. «Génocide à Gaza, on ne se taira pas!» a lancé un autre groupe au sein du cortège, agitant un drapeau de l’Afrique du Sud et un autre de Colombie, deux pays qui ont accusé les autorités israéliennes de commettre un «génocide» à Gaza.
«Alors qu’on massacre les Palestiniens, la France illumine la tour Eiffel aux couleurs d’Israël», lançait une manifestante au mégaphone, provoquant les huées des manifestants. «Israël assassin, Macron complice !» ont-ils enchainé.
Signifiant «catastrophe» en arabe, la Nakba fait référence au déplacement forcé de 700 000 Palestiniens lors de la création d’Israël, selon les chiffres de l’ONU. La Nakba est commémorée chaque 15 mai, au lendemain de la date anniversaire de la proclamation de la fondation de l’État d’Israël par David Ben Gourion en 1948. Lors du précédent anniversaire de la Nakba, l’agence des Nations Unies pour les populations palestiniennes déplacées (UNRWA) avait indiqué que 5,9 millions de Palestiniens avaient été enregistrés comme réfugiés.
Depuis plus de six mois, l’armée israélienne bombarde et assiège la bande de Gaza où elle mène une opération au sol. Une opération militaire de grande ampleur déclenchée en réponse à la sanglante attaque menée par le Hamas contre le sud de l’État hébreu le 7 octobre. Lors de cette attaque sans précédent, 1170 personnes avaient été tuées, majoritairement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à l’aide des données officielles israéliennes. Du côté de l’enclave palestinienne, plus 35 000 personnes ont été tuées, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.