France

Glucksmann qualifie Xi Jinping de «tyran» et se voit qualifié d’«agent atlantiste»

Dans un entretien sur France Inter ce 7 mai, le candidat socialiste aux élections européennes Raphaël Glucksmann a multiplié les leçons de morale visant la Chine et égratigné au passage les chefs d’État russes et français. Il plaide pour s'inspirer de la politique américaine.

«Pas un ami.» Sur France Inter ce 7 mai, le candidat de la liste Parti socialiste-Place publique aux élections européennes Raphaël Glucksmann n’a pas mâché ses mots dans le cadre de la visite du président chinois Xi Jinping. 

Le nouveau chef de file de la gauche socialiste pour le scrutin du 9 juin, qui atteint 12,5% dans le sondage Elabe pour BFMTV du 5 mai, a multiplié les attaques alors que le président Macron recevait son homologue chinois à Paris... et les arguments néoconservateurs. 

Engagé de longue date contre le pouvoir chinois notamment sur la question de la minorité Ouighours, Raphaël Glucksmann s’est montré très critique sur l’accueil fait à Xi Jinping. Pour lui, «on peut le recevoir, discuter avec tout le monde mais pas comme ça.»

«Ce n’est pas en flattant les tyrans qu’on fait preuve de réalisme»

L’eurodéputé et ancien conseiller du président géorgien Mikhail Saakachvili a rapidement fait le lien avec la Russie en affirmant que le président chinois était «le principal soutien de la guerre de Poutine en Ukraine». Et d’affirmer : «Ce n’est pas en flattant les tyrans qu’on fait preuve de réalisme.»

Donnant la leçon à Emmanuel Macron, il accuse le pouvoir français : «On fait la même erreur avec Xi Jinping que celle qu’on a faite avec Vladimir Poutine». Et d’épingler « l’obséquiosité dans la visite en Chine» du président français en avril 2023.

«Surtaxer les produits chinois» comme Washington

Des propos qui font écho aux déclarations qu’il a pu faire sur les réseaux sociaux où il a estimé que le président français faisait «la même erreur» avec le président chinois qu’avec le président russe.

Interrogé sur la méthode à suivre pour ne plus dépendre économiquement de la Chine, l’eurodéputé interroge à son tour : «Qu’est-ce que font les Américains ?». Avant de préconiser de «surtaxer les produits chinois» pour «relancer nos filières de production». Le candidat critique par ailleurs l’industrie chinoise qu’il qualifie d’«offensive géopolitique» qui «repose sur la mise en esclavage d’un peuple : les Ouighours».

«Agent atlantiste»

Les déclarations du candidat socialiste ont suscité des réactions sur les réseaux sociaux à l’image du journaliste Anice Lajnef qui qualifie l’eurodéputé d’«agent atlantiste». «Glucksmann nous annonce déjà la prochaine guerre que ses maîtres veulent mener contre la Chine», ajoute-t-il.

L’ancien sénateur Yves Pozzo di Borgo a affirmé, de son côté, après un débat entre les candidats aux élections européennes que Raphael Glucksman avait été «exfiltré de Géorgie par la CIA ou avec son ami Saakachvili et sa femme Eka ministre de l’Intérieur ils ont enfermé et torturé leurs opposants».

De son côté, le président de l’UPR François Asselineau a dénoncé la «propagande de la CIA». «Il ne dit rien sur les crimes à Gaza mais récite la fake news du prétendu génocide des Ouïghours en Chine», a-t-il ajouté.