Anatoli Issaïkine, directeur de l'agence russe «Rosoboronexport» chargée des exportations du complexe militaro-industriel, a estimé que ce délai «permettra de trouver un compromis éventuel».
Il a souligné que des négociations actives sont toujours en cours entre la Russie et la France. «Le processus de négociations… n’est pas facile, surtout pour la partie française», a-t-il cependant ajouté.
Le haut responsable russe a déclaré que la Russie demandera en tout cas la compensation du montant du contrat plus dommages et intérêts. «Tout cela est fixé dans le contrat», a rappelé Issaïkine.
Le directeur de Rosobonexport a estimé que l’incapacité à exécuter les clauses du contrat va en premier lieu nuire à l’image de la France en tant que partenaire commercial.
Entretemps, selon les données rendues publiques lundi par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), la France a reculé d'une place dans le classement des exportateurs mondiaux d'armement. D'après les estimations de Sipri, «la France aurait été troisième» si elle avait livré des Mistral à la Russie.
Le contrat sur la livraison de deux porte-hélicoptères de type «Mistral» a été conclu entre la société française DCNS/STX et Rosoboronexport en 2011. Le premier navire devait être remis à la Russie en novembre 2014, mais ne l’a pas été.
Le 11 mars 2015, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré que la France a renoncé à livrer les Mistral à la Russie et est prête à assumer les conséquences financières.
Cependant, la situation autour des Mistral a déjà causé de graves difficultés financières à DCNS/STX dont les salariés se sont mis en grève à plusieurs reprises pour contester des réductions salariales, de coût et de personnel.