France

Sécurité pour les Jeux Olympiques: les craintes se multiplient, Darmanin essaye de se montrer rassurant

À moins de 4 mois des Jeux Olympiques de Paris, Gérald Darmanin a fait le point sur le tri du personnel de sécurité. La venue de militaires étrangers et la menace d'annulation de la cérémonie d’ouverture sur la Seine mettent le ministre dans l’embarras.

« Il y a un million de contrôles à faire, nous avons déjà fait 180 000 contrôles, nous avons écarté 800 personnes dont 15 fichés S ». Dimanche 31 mars 2024, le ministre de l’Intérieur est revenu sur la chaine d’information LCI sur les contrôles du personnel de sécurité pour les Jeux Olympiques 2024.

Et le ministre de préciser : « Ça veut dire qu'il y a des gens qui ont voulu s'inscrire pour porter la flamme, pour être bénévoles aux Jeux Olympiques et qui manifestement n'avaient pas des bonnes intentions » en précisant qu’il y avait parmi les personnes écartées des « islamistes radicaux » et « des gens de l'écologie radicale qui veulent faire de la contestation ».

Le ministre a évoqué une « menace terroriste […] particulièrement élevée » mais a tenu à se montrer rassurant en affirmant que les services de l’État sont « pleinement mobilisés pour la sécurité du plus grand événement planétaire que nous accueillerons cet été ». Et d’assurer : « Tout le monde sera contrôlé. Ce sera un lieu extrêmement sûr. »

Des militaires polonais en France

Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs tenu à revenir sur l’annonce de la présence de militaires étrangers sur le sol français. Il a confirmé ainsi la venue de militaires polonais en France mais aussi la mobilisation de 2 500 policiers et gendarmes étrangers.

L’annonce le 28 mars du déploiement d’un tel dispositif avait été critiquée par des personnalités souverainistes à l’image de François Asselineau qui juge celui-ci de « délirant ». Le député Nicolas Dupont Aignan interrogeait de son côté sur le réseau social X (ex-Twitter) : « Le va-t-en-guerre Macron qui voulait intervenir au sol en Ukraine est incapable de garantir la sécurité des JO 2024 et fait appel à l’armée polonaise. Jusqu'où ira-t-on ? ».

Une pratique courante selon le ministre

Gérald Darmanin explique de son côté que de tels échanges sont courants, rappelant la présence de policiers et gendarmes français lors de la Coupe du monde de football au Qatar en 2022. 220 agents français avaient en effet été envoyés lors de la Coupe du monde de football. Mais pour des missions couvrant «le haut du spectre de la menace».

Le ministre a ajouté, toujours sur LCI, que de tels échanges auront aussi cours lors de l’Euro de football en Allemagne qui se déroulera du 14 juin au 14 juillet expliquant : « On fait des échanges ne serait-ce que pour protéger nos équipes et parler à nos compatriotes » et d’ajouter à propos des Jeux de Paris « Il vaut mieux avoir des policiers et des policiers et des soldats étrangers pour parler à des communautés étrangères qui vont venir sur notre sol que des policiers français ».

Le ministre n'a pas encore précisé comment les agents étrangers pourront communiquer avec la population française.

«Militarisation de la société mise en place par les Jeux»

Le dispositif militaire subit également des critiques à gauche avec le collectif anti-JO « Saccage Paris » qui dénonce la « militarisation de la société mise en place par les Jeux ».

La cérémonie d'ouverture sur la Seine menacée ?

Au déploiement de troupes étrangères en France s’ajoute un autre casse-tête pour l’exécutif. En effet jeudi, Europe 1 révélait que des sources au sein de la Direction générale de la Sécurité intérieure préconisaient de passer «à un plan B», et donc de ne pas faire la cérémonie d’ouverture des Jeux sur la Seine comme prévu. Les renseignements français auraient ainsi réévalué la menace d’attentat avec la récente attaque à Moscou contre le Crocus City Hall.

Samedi, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, avait tenu à affirmer que la cérémonie d’ouverture serait maintenue sur le Seine mais qu’un «travail de sécurisation très en profondeur est mené».