«Macron est un pompier pyromane, il souffle sur les braises de la colère agricole»: dans son intervention sur le plateau de BFMTV ce 26 février, Céline Imart, candidate Les Républicains (LR) aux élections européennes, n’a pas mâché ses mots envers le président de la République. Elle s’est ainsi résolument placée dans le camp des agriculteurs, qui ont réservé un accueil rude au président au Salon international de l’agriculture (SIA) à Paris le 24 février.
La candidate explique par ailleurs cette colère par l’imbroglio autour de l’invitation des Soulèvements de la Terre, qu’elle qualifie d’«écoterroristes», à un Grand débat que le président appelait de ses vœux pour le premier jour du Salon, avant de faire marche arrière.
«Il traite le monde du travail et le monde agricole comme si c’était une grève à la SNCF»
La candidate a aussi fustigé un président qui «traite le monde du travail et le monde agricole comme si c’était une grève à la SNCF».
Sur la question de la concurrence ukrainienne vis-à-vis de l’agriculture française, Céline Imart a déclaré : «Ce n'est pas à nous, les agriculteurs français, de payer le prix de cette guerre.» Et d'évoquer les denrées qui viennent «déstabiliser» le marché français.
Visite en catimini du Premier ministre
La difficile visite du président de la République au Salon le 24 février a par ailleurs suscité de vives critiques dans l’ensemble de la classe politique française. Tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes, Jordan Bardella s’est interrogé sur X (ex-Twitter) sur le besoin du président de disposer de «trois cordons de sécurité pour pouvoir accéder au Salon de l’agriculture».
Thierry Mariani a quant à lui moqué le Premier ministre Gabriel Attal arrivé au Salon «après sa fermeture pour éviter le public».
À gauche, la candidate de La France insoumise Manon Aubry était aussi présente ce 26 février au matin, et a vivement critiqué le binôme exécutif : «Macron et Attal viennent taper le cul des vaches au Salon de l’agriculture et nous resservent de beaux discours». En rappelant au passage que Paris venait «d'approuver deux nouveaux accords de libre-échange qui vont aggraver la concurrence déloyale subie par nos paysans !».
Le président de la commission des finances Éric Coquerel, également membre de La France insoumise, a lui déploré «de la part de M. Macron et du RN, un numéro de politicien visant à résumer la vie politique à ce duel avec la complicité des médias».
Le président du parti VIA Jean-Frédéric Poisson résumait de son côté, le 25 février : «Ce qui restera de ce salon de l’agriculture : un naufrage en mondovision.»
Espérant sans doute calmer la contestation, le président de la République a annoncé le 25 février dans La Tribune qu’il avait choisi Valérie Hayer, fille d’agriculteur, comme tête de liste de la majorité aux élections européennes.